« A travers le dialogue interreligieux, reconnaître et développer cette communauté spirituelle »
Claire R. , Equipe France
« Le Proche-Orient doit devenir une terre de paix, et ne peut continuer à être une terre de conflit » a martelé le Pape François le 1er février dernier, « cette région est dans ma constante prière ». Aujourd’hui il nous appelle à prier avec lui
«pour le Proche Orient, où diverses composantes religieuses partagent le même espace de vie, afin que surgisse un esprit de dialogue, de rencontre et de réconciliation. »
Au cours de son voyage apostolique en Turquie, en novembre 2014 le pape François invité à rencontrer les autorités religieuses du pays, s’adressait ainsi à son président :
« […] Je remercie Monsieur le Président de cet important Bureau pour son invitation cordiale qui m’offre l’occasion de m’entretenir avec des leaders politiques et religieux, musulmans et chrétiens.
Il est de tradition que les Papes, quand ils voyagent dans différents pays pour accomplir une part de leur mission, rencontrent aussi les autorités et les communautés des autres religions. »
Une rencontre que le pape François veut placer sous le signe du respect mutuel et de l’amitié, en un moment où les conflits, particulièrement au Proche-Orient, sont dévastateurs pour tant de populations.
« Les bonnes relations et le dialogue entre leaders religieux revêtent en effet une grande importance. Ils représentent un message clair adressé aux communautés respectives, pour exprimer que le respect mutuel et l’amitié sont possibles, malgré les différences. Cette amitié, en plus d’être une valeur en soi, acquiert une signification spéciale et une importance supplémentaire en un temps de crises comme le nôtre, crises qui deviennent dans certaines régions du monde de véritables drames pour des populations entières.
Il y a en effet des guerres qui sèment victimes et destructions ; tensions et confits inter-ethniques et interreligieux ; faim et pauvreté qui affligent des centaines de millions de personnes ; dégâts pour l’environnement naturel, pour l’air, pour l’eau, pour la terre. […]
En qualité de chefs religieux, nous avons l’obligation de dénoncer toutes les violations de la dignité et des droits humains. La vie humaine, don de Dieu Créateur, possède un caractère sacré. Par conséquent, la violence qui cherche une justification religieuse mérite la plus forte condamnation, parce que le Tout-Puissant est le Dieu de la vie et de la paix. Le monde attend, de la part de tous ceux qui prétendent l’adorer, qu’ils soient des hommes et des femmes de paix, capables de vivre comme des frères et des sœurs, malgré les différences ethniques, religieuses, culturelles ou idéologiques. »
Pour trouver des solutions adéquates, il faut faire suivre le travail commun en s’appuyant particulièrement sur nos trésors spirituels communs : « Cela demande la collaboration de toutes les parties : gouvernants, leaders politiques et religieux, représentants de la société civile, et tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté. En particulier, les responsables des communautés religieuses peuvent offrir la précieuse contribution des valeurs présentes dans leurs traditions respectives. Nous, Musulmans et Chrétiens, nous sommes dépositaires d’inestimables trésors spirituels, parmi lesquels nous reconnaissons des éléments qui nous sont communs, même vécus selon nos propres traditions : l’adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche Abraham, la prière, l’aumône, le jeûne… éléments qui, vécus d’une manière sincère, peuvent transformer la vie et donner une base sûre à la dignité et à la fraternité des hommes. Reconnaître et développer cette communauté spirituelle – à travers le dialogue interreligieux – nous aide aussi à promouvoir et à défendre dans la société les valeurs morales, la paix et la liberté. »
Claire R. , Equipe France