Annoncer l’Évangile de la famille aujourd’hui
Équipe France
L’Exhortation apostolique Amoris Laetitia, publiée en avril 2016, a conclu les deux sessions du Synode sur la famille voulu par le Pape François en 2014 et 2015. De ce document, très complet, nous avons choisi les extraits concernant les pistes pastorales permettant à chaque communauté d’élaborer « des propositions plus pratiques et efficaces, … pour annoncer l’Évangile de la famille aujourd’hui »
200. Les Pères synodaux ont insisté sur le fait que les familles chrétiennes, par la grâce du sacrement de mariage, sont les principaux acteurs de la pastorale familiale, surtout en portant « le témoignage joyeux des époux et des familles, Églises domestiques». Voilà pourquoi ils ont fait remarquer qu’« il s’agit de faire en sorte que les personnes puissent expérimenter que l’Évangile de la famille est une joie qui ‘‘remplit le cœur et la vie tout entière’’, car dans le Christ nous sommes ‘‘libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement’’ (Evangelii gaudium, n. 1). À la lumière de la parabole du semeur (cf. Mt 13, 3-9), notre devoir est de coopérer pour les semailles : le reste, c’est l’œuvre de Dieu. Il ne faut pas oublier non plus que l’Église qui prêche sur la famille est un ‘’signe de contradiction’’ ; mais les couples sont reconnaissants aux Pasteurs de leur offrir des motivations pour le pari courageux d’un amour fort, solide, durable, capable de tout affronter sur son chemin. L’Église voudrait se rapprocher des familles avec une humble compréhension, et son désir « est d’accompagner toutes les familles et chacune d’elles afin qu’elles découvrent la meilleure voie pour surmonter les difficultés qu’elles rencontrent sur leur route ».Il ne suffit pas d’intégrer une préoccupation générique pour la famille dans les grands projets pastoraux. Pour que les familles puissent être toujours davantage des sujets actifs de la pastorale familiale, il faut « un effort d’évangélisation et de catéchisme » envers la famille, qui l’oriente dans ce sens.
201. Cela exige de toute l’Église « une conversion missionnaire […] : il est nécessaire de ne pas s’en tenir à une annonce purement théorique et détachée des problèmes réels des gens ». La pastorale familiale « doit faire connaître par l’expérience que l’Évangile de la famille est une réponse aux attentes les plus profondes de la personne humaine : à sa dignité et à sa pleine réalisation dans la réciprocité, dans la communion et dans la fécondité. Il ne s’agit pas seulement de présenter des normes, mais de proposer des valeurs en répondant ainsi au besoin que l’on constate aujourd’hui, même dans les pays les plus sécularisés ». De même, on a « souligné la nécessité d’une évangélisation qui dénonce avec franchise les conditionnements culturels, sociaux et économiques, comme la place excessive donnée à la logique du marché, qui empêchent une vie familiale authentique, entraînant des discriminations, la pauvreté, des exclusions et la violence. Voilà pourquoi il faut développer un dialogue et une coopération avec les structures sociales ; les laïcs qui s’engagent, en tant que chrétiens, dans les domaines culturel et sociopolitique, doivent être encouragés et soutenus ».
202. « C’est la paroisse qui offre la contribution principale à la pastorale familiale. Elle est une famille de familles, où les apports de petites communautés, associations et mouvements ecclésiaux s’harmonisent ». En même temps qu’une pastorale spécifiquement orientée vers les familles, on sent le besoin d’« une formation plus adéquate des prêtres, des diacres, des religieux et des religieuses, des catéchistes et des autres agents pastoraux ». Dans les réponses aux questionnaires envoyés partout dans le monde, il a été souligné qu’il manque souvent aux ministres ordonnés la formation adéquate pour traiter les problèmes complexes actuels des familles. De même, l’expérience de la vaste tradition orientale des prêtres mariés pourrait être utile.
Claire R. , Équipe France
Pour lire en intégralité l’Exhortation apostolique AMORIS LAETITIA