Fiche 34 : Qu’est-ce que je cherche lorsque je prie ?
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
« Je n’ai pas été très éclairée et ma prière était sèche. Pourtant je voulais vraiment comprendre ce texte de la Bible et sentir la présence du Seigneur comme l’autre jour lorsque j’ai été touchée et ai senti cette chaleur en moi », me dit Laura.
Des connaissances ?
Si je cherche dans le texte que je médite un savoir, une plus grande intelligence des Écritures ou une lumière intérieure, je risque de passer à côté, non seulement du texte, mais du Seigneur lui-même. Il s’agit moins de vouloir recevoir des connaissances que d’accueillir, dans une écoute humble et patiente la Parole d’un Autre. C’est l’Esprit du Seigneur qui donne la sagesse et l’intelligence des textes bibliques. Ce n’est pas affaire de volonté : c’est dans l’écoute confiante que le texte, ruminé, savouré, peut devenir Parole pour moi. Et il n’est pas rare qu’il résonne à un autre moment de la journée ou dans les jours suivants, comme un écho à ma prière.
Des expériences sensibles ?
Il en est de même lorsque je veux sentir la présence du Seigneur, obtenir des grâces sensibles, ou ressentir de nouveau ce qui m’avait été donné à un autre moment. Le risque est alors de forcer, comme si cela dépendait de moi, et de me rechercher moimême plutôt que de le chercher lui. Prier demande d’aimer le Seigneur pour lui-même, sans rien rechercher d’autre. Le Seigneur désire se communiquer à moi et me faire sentir la puissance de sa résurrection, mais c’est dans la mesure où je ne veux rien obtenir pour moi-même qu’il me donne, paradoxalement, en abondance.
Ainsi, prier, ce n’est pas chercher un savoir ou des grâces sensibles, mais la volonté de Dieu, la docilité à son Esprit. Je risque sinon de « préférer les fruits à l’auteur des fruits », comme le disait Pierre Favre, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola.
Exercice
Lors de la demande de grâce, je peux vérifier que celle-ci soit orientée vers le Seigneur, et lui seul, et non dans la recherche d’un savoir ou de grâces sensibles.
Lors de la relecture de ma prière, je me rends attentif à la manière dont mon cœur a cherché le Seigneur pour lui-même, ou si j’ai cherché plutôt autre chose.