Lors d’un accompagnement spirituel, Laura me dit : «Je prends le temps d’entrer dans la prière, de me disposer, selon les divers préambules pourtant je n’y arrive pas, j’ai dû mal à y entrer, mon esprit vagabonde et j’ai l’impression d’être seule face à moi-même…»

Il peut y avoir plusieurs raisons à cela :

1. Je me cherche moi-même. – Fiche 38
2. Je résiste. – Fiche 38
3. Je veux « réussir » ce temps de méditation. Il peut arriver que j’ai tellement envie de rencontrer Dieu, de l’entendre me parler, d’être éclairé par sa Parole, ou même qu’il puisse entendre ma prière, que je risque d’envisager ce temps comme un exercice que je devrais « réussir ». C’est ce que j’entends lorsque tu dis : « Je n’y arrive pas. » En fait, il n’y a pas de « bonne » ou « mauvaise » prière. Il n’y a rien à « réussir », à « vouloir » ou à maîtriser. Prier, méditer n’est pas de cet ordre. Au contraire d’une volonté de maîtrise, cela demande de s’abandonner, d’accueillir dans la confiance ce qui est donné et de se laisser ainsi rencontrer par le Seigneur. Vouloir « réussir » ou maîtriser ce temps de prière risque au contraire de me faire passer à côté de cette rencontre. Prier, méditer est en effet un temps gratuit qui rime avec aimer. Il ne dépend ni de mes efforts ni de ma volonté, il n’y a rien à forcer. Ce qui dépend de moi, c’est de me disposer, dans la confiance, pour ouvrir mon cœur à sa présence.

En chemin…

Cependant, pour se disposer, quelques petits conseils peuvent être bien utiles. Saint Ignace nous demande de nous interroger, lorsque nous allons prier, sur notre attitude intérieure.

En effet, est-ce qu’en allant prier, en chemin, je m’y prépare ou est-ce que j’y vais comme si j’allais « allumer le poste de télévision et voir ce qui passe » ? Il ne suffit pas de se dire « je vais aller prier » pour trouver immédiatement un cœur à cœur avec Jésus. Parfois, on se plaint de l’aridité de la prière, d’avoir l’impression de se parler à soi-même, de ne rien sentir ou de ne rien entendre, etc. Le plus souvent c’est du fait de notre précipitation. En chemin, il s’agit déjà de préparer son cœur, de l’orienter vers Celui que je désire tant rencontrer. Comme celui qui va à un rendez-vous important, ou dans une rencontre amoureuse.

Exercice

Voici deux conseils pleins de sagesse — en plus du précédent — de saint Ignace :

1. Avant d’aller prier. « Dès que je me rappellerai que c’est l’heure de l’exercice que j’ai à faire et avant d’y aller, me représenter où je vais et devant qui ; reprendre un peu l’exercice que j’ai à faire » (ES n°131).
2. Là où je vais prier. « Ensuite, à un ou deux pas de l’endroit où je dois contempler ou méditer, je me tiendrai debout, le temps d’un Pater noster, l’esprit tourné vers le haut, considérant comment Dieu notre Seigneur me regarde, etc. ; puis faire une révérence ou une génuflexion » (Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, n°75).

Ignace nous invite par ses conseils à ne pas nous précipiter, à orienter notre cœur vers le Seigneur, le Ressuscité, pour éprouver l’importance de ce moment avec lui et considérer son désir de me rencontrer.