Né de la rencontre en 2019 de trois femmes, issues du monde RH et formées au coaching d’équipe, Syn’occo accompagne les structures d’Église dans leur dynamique de transformation.
Claire, l’une des trois fondatrices, partage ici comment l’accompagnement qu’elles proposent peut servir l’écoute et le dialogue dans les structures ecclésiales et proches de l’Église.

Quelle est la mission première de Syn’occo ?

Notre mission est de (re)susciter élan vital et qualité de liens dans les structures d’Église : diocèses, associations de laïcs, communautés… avec la conviction que le Seigneur accompagne un groupe comme il accompagne une personne, qu’Il a un appel spécifique à aimer et servir pour chaque collectif, et que se mettre à Son écoute pour le (re)découvrir est à la fois une nécessité et une chance.

Quelle est la place de l’écoute dans vos accompagnements ?

Nous appuyons souvent notre travail sur la Théorie-U d’Otto Scharmer dont l’une des caractéristiques est de définir quatre niveaux d’écoute et de dialogue. L’écoute automatique, assez mécanique, de l’ordre du téléchargement ; l’écoute factuelle, celle du scientifique qui ouvre grand sa curiosité ; l’écoute empathique qui nous rend présent avec tout notre cœur ; l’écoute générative, quand ayant dépassé nos peurs, nous entrons dans un véritable dialogue porteur de vie et de nouveau, que l’on peut dire habité de l’Esprit.
Pour le dire autrement, c’est passer dans une interaction de : « je m’attendais bien à ce qu’elle dise cela », « je le savais déjà il réagit toujours de la même manière »  à « tiens, c’est nouveau », « je suis intrigué par ce que j’entends », puis ensuite « je comprends comment tu vois la situation », « je suis touché par ce que tu vis » et enfin : « ce que j’entends me met en mouvement, me donne envie de m’engager avec toi pour faire ceci, cela… »

Est-il plus facile, pour des structures d’Église, de pratiquer cette écoute ?

Dans les communautés ecclésiales que nous accompagnons, nous trouvons un terreau favorable à cette qualité d’écoute de ce qui est promis, vivant, plus grand que soi. Nous constatons aussi que cela requiert une grande audace de la part des personnes et équipes en responsabilité. Il s’agit d’accepter d’être aidé pour des personnes ou structures qui ont l’habitude d’être elles-mêmes en posture d’accompagnement. Il s’agit ensuite d’accepter de s’engager sur un chemin sans en connaître le bout, tout en mobilisant l’entièreté du corps.

Pourriez-vous nous donner un exemple concret ?

Je pense à un processus particulièrement déstabilisant et fructueux : le Forum Ouvert, qui s’adapte à des groupes de toutes tailles. Les participants sont invités à se rassembler en cercle, sur la base d’une simple question profonde, une question importante pour eux. Au démarrage de ce Forum ouvert ils élaborent ensemble l’agenda. Puis dans une organisation joyeuse, un brin chaotique, prometteuse, chacun rejoint un ou plusieurs groupes de travail ainsi définis, et limités dans le temps. A la fin chaque groupe rédige un compte-rendu qui sera immédiatement affiché. Les productions concrètes du grand groupe apparaissent donc au fil du temps et permettent de mesurer l’avancement collectif.

Nous avons le bonheur d’avoir vécu cela pour une assemblée diocésaine invitée par un évêque soucieux d’entendre chacun et de permettre à tous d’écouter l’Esprit ensemble, ou encore avec une communauté cistercienne qui avait réuni 80 de leurs amis pour les aider à inventer l’avenir. Nous pouvons témoigner de l’engagement des participants et de la fécondité qui nait des brassages d’idées, de questionnements, d’expériences.

Ouvrir la possibilité de l’échange à parité pour toutes et tous et créer les conditions de l’écoute de l’Esprit et du discernement en commun, c’est notre contribution à une Église qui retrouve des savoir-faire et savoir-être plus synodaux.

Claire Degueil, Syn’occo
Propos recueillis par Claire Jeanpierre, Réseau Mondial de Prière du Pape France

Claire Degueil : contact@synocco.com