Cultiver la collaboration
Vincent Gayde, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Vincent fait partie de ces petits et moyens entrepreneurs qui ont l’âme des bâtisseurs. Il nous partage ici la façon dont il voit l’entreprise et ses collaborateurs, comme une réelle « communauté de travail ».
Je dirige ou codirige des sociétés depuis 2004 et suis réellement entrepreneur – au sens où j’ai engagé mes biens personnels et donc ceux de ma famille – depuis 2015. Cette expérience m’a amené à définir et ajuster mes postures d’entrepreneur, compromis entre les intérêts de l’entreprise, des salariés, et des risques que j’ai pris à titre personnel avec mon patrimoine – fruit d’années de travail en partant de rien.
Une tension entre l’intérêt personnel et le bien commun
Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’engager son patrimoine personnel influence inévitablement le rapport que l’on a aux autres aspects de l’entreprise. Même si cet engagement est pensé dans la perspective d’un développement de l’entreprise (et donc d’un accroissement de mon patrimoine), il implique également le risque (significatif) de perdre tout ou partie du patrimoine investi. Cela induit une tension entre mon intérêt personnel et le bien commun, influant sur la manière de diriger. Un ami entrepreneur me conseilla un jour de « considérer que cet investissement est perdu ». Même si ce n’est évidemment pas le but, y consentir profondément me parait essentiel à la préservation de ma liberté de dirigeant et d’homme, d’époux et de père de famille, afin de limiter mon engagement en ne nuisant pas (trop) à mes autres responsabilités si je devais tout perdre.
Une communauté de travail
Même si l’on est « aux manettes », ce patrimoine est confié aux salariés de l’entreprise, chacun pour sa part. De mon point de vue, cette confiance donnée en fait des collaborateurs, contribuant à la prospérité de l’entreprise, et non plus des salariés ou des « ressources humaines » – terme très fréquent qui réduit chaque collaborateur à sa dimension économique, ce qui me semble être une erreur fondamentale, non seulement du point de vue éthique, mais également sur les plans économique et managérial. Dans ces conditions, je préfère le terme « compagnie » (à l’anglosaxonne) à celui d’entreprise ou de société, car il dit assez explicitement que l’on gagne notre pain ensemble. De la même manière, j’aime bien parler de communauté de travail.
C’est dans cet esprit, selon moi, – et sans naïveté sur ce qu’il est possible d’atteindre – qu’il convient d’être entrepreneur. Cela aide à trouver les meilleurs compromis entre les intérêts individuels (des collaborateurs et des investisseurs) et collectifs (au niveau de l’entreprise et dans son lien avec le reste de la société), à dépasser les difficultés – parfois très graves – et à partager les réussites. Cultiver cet esprit est un travail quotidien.
Vincent Gayde, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France