De l’écoute, à l’obéissance courageuse de la foi et au service
Père Jean-Marie Dezon, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en FranceLa foi naît de l’écoute, dit saint Paul (Romains 10,7). Et il est bien vrai que toute la Bible, des prophètes aux sages de l’Ancien Testament et jusqu’à Jésus, invite à cette écoute.
Or, selon le sens hébraïque, écouter, accueillir la Parole de Dieu, ce n’est pas seulement lui prêter une oreille attentive, c’est lui ouvrir son cœur, c’est la mettre en pratique, c’est obéir. Telle est l’obéissance de la foi que requiert la prédication entendue. Seul Dieu peut ouvrir l’oreille de son disciple (Is. 50,5 ; cf. 1 Sam. 9,15), la lui creuser pour qu’il obéisse (Psaume 40,7 : tu m’as creusé des oreilles pour entendre. Alors j’ai dit : Voici je viens. Mon Dieu, je veux faire ce qui te plaît). Aussi, dans les temps messianiques, les sourds entendront, et les miracles de Jésus signifient qu’enfin le peuple sourd comprendra la Parole de Dieu et lui obéira (cf. Isaïe 29,18).
L’écoute de la Parole de Dieu conduit à l’obéissance, à la libre adhésion au dessein de Dieu proposé à la foi. Loin d’être contrainte subie ou soumission passive, cette obéissance courageuse de la foi permet à l’homme de faire de sa vie un service de Dieu et d’entrer dans sa joie.
C’est par le Christ, par l’obéissance à son Évangile, que le chrétien atteint Dieu dans la foi (cf. Actes 6,7 ; Romains 1,5 ; etc.). Jésus-Christ est l’unique Loi du chrétien ; cette Loi comprend aussi l’obéissance aux autorités humaines légitimes : parents (Col. 3,20), maîtres (3,22), pouvoirs publics, reconnaissant partout l’autorité de Dieu (Romains 13,1-7).
Mais parce qu’il n’obéit jamais que pour servir Dieu, le chrétien est capable, s’il le faut, de braver un ordre injuste et d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 4,19).
Par le baptême, tous les chrétiens sont passés de la désobéissance à l’écoute, du service du péché, qui était un esclavage, au service de la justice et du Christ, qui est la liberté.
De même que le Seigneur a pris pour mère celle qui se disait sa servante (Luc 1,38.43.48), de même il fait de ses serviteurs ses amis (Jean 15,15) et les fils de son Père (20,17). Ils doivent d’ailleurs, comme leur Maître, passer par la même voie de la souffrance (15,20) ; c’est en triomphant de l’épreuve que les serviteurs de Dieu entreront dans la gloire du Royaume (cf. Ap. 22, 3).
Pas 1 : Marie se fait toute écoute lorsque l’ange la visite

« L’ange entra auprès de Marie et lui dit : ‘Sois joyeuse, toi qui as la faveur de Dieu, le Seigneur est avec toi.’ (…) Marie dit alors : ‘Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit !’ » Et l’ange la quitta. Luc 1,28.38
Marie, l’humble et jeune fille de Nazareth, reçoit d’un ange la révélation du dessein de Dieu sur elle et de sa vocation. Marie écoute et reçoit. Elle s’ouvre à la Parole, dans le silence et la paix, dans l’accueil de sa foi confiante et obéissance. Cette écoute ira grandissante au fil du temps et des événements de sa vie et celle de son Fils ; on dit d’elle en effet qu’« elle méditait en son cœur toutes ces paroles ».
Est-ce que je sais me mettre et me tenir à l’écoute de la Parole de Dieu, des appels de l’Évangile ? Comment j’accueille, à travers les événements, la volonté de Dieu sur moi ?
Est-ce que je sais me laisser rencontrer par Dieu, lorsqu’il envoie auprès de moi son ange ?
Pas 2 : Le service de Marie à Cana

« Il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là. Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Comme le vin manquait, la mère de Jésus lui dit : ‘Ils n’ont pas de vin.’ » Jean 2,1-3
Présente à Cana, Marie prend part au service. Elle voit et prend la mesure de la situation. Elle va vers Jésus et a l’initiative de la demande : d’abord auprès de Jésus, puis des serviteurs, auxquels elle recommande de faire tout ce que Jésus leur dira.
A quel(s) service(s) de Dieu, de l’Évangile et de mes frères, suis-je appelé ?
Est-ce que je sais discerner et accueillir, dans mon quotidien, les appels au service ?
Quelles initiatives ai-je à prendre pour me faire vraiment « serviteur selon l’Évangile » ?
Pas 3 : La foi et le courage de Marie au pied de la croix

« Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas et Marie de Magdala. Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Il dit ensuite au disciple : ‘Voici ta mère.’ Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. » Jean 19,25-27
Marie est debout ! C’est dire qu’elle tient courageusement, forte par la foi, dans ce qui est pour une mère la pire des épreuves : le supplice et la mort de son fils. Avec les dernières paroles que lui adresse Jésus du haut de la Croix, Marie devient la Mère de l’Église qui naît ainsi au pied de la Croix.
Quelles sont les épreuves que ma foi m’aide à traverser ?
Quels sont les appels à tenir debout, ferme et courageux au plus fort de la peine ?
Comment j’aide et encourage à mon tour ceux de mes frères qui sont dans l’épreuve ou la souffrance ?
Père Jean-Marie Dezon, diocèse de Gap, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France