De la catéchèse des enfants à celle de leurs parents
Équipe France
La transmission de la foi est un grand défi pour l’Église dans notre société en pleine mutation. Pour répondre à l’appel de notre Pape à prier pour que « les personnes engagées au service de l’intelligence de la foi trouvent un langage pour aujourd’hui, dans le dialogue avec les cultures » nous avons souhaité interroger Michèle Maraval, directrice du Service Diocésain de la Catéchèse de Toulouse. Grâce à elle nous avons un tableau concret de cette réalité pour aujourd’hui.
Quelle est l’organisation de la catéchèse des enfants dans votre diocèse ?
La catéchèse de l’enfance garde un caractère modélisant et elle représente toujours un grand potentiel en termes d’effectifs. Cependant, elle est en pleine évolution. En effet, les mutations de la société – pression exercée par les conditions de travail et sa précarité, multiplicité des activités de loisirs, rapport au temps dans un monde où tout s’accélère, fragilité de la vie familiale, apparition des nouvelles formes de parentalité – nous obligent à changer notre regard sur les enfants, les familles et les catéchistes.
A quoi cela vous conduit-il, concrètement ?
Rien de moins qu’à une adaptation de la catéchèse des enfants en paroisse : des rencontres moins fréquentes mais rallongées sur la durée, avec des groupes à effectif réduit où la parole de chacun peut être entendue. Ce sont leurs parents, que nous appelons « parents-catéchistes », qui se relayent sur l’année pour animer ces temps.
Ces adultes doivent être accompagnés dans cette mission. Ils arrivent avec leurs questions existentielles, souvent avec des choix de vie à éclairer, des difficultés à surmonter, pour lesquels ils pressentent que la foi chrétienne peut être une force de vie. Cette réalité nous a conduits à mettre en place une catéchèse d’adultes pour les accompagner sur leur propre chemin quelle que soit leur foi. Elle s’appuie sur la Parole de Dieu, la prière et la liturgie en paroisse.
Qu’en est-il des enfants qui se préparent à un sacrement ?
En âge scolaire, la préparation d’un sacrement se focalise principalement sur l’enfant qui en fait la demande. Jusqu’il y a peu, la famille jouait la plupart du temps un rôle passif.
Aujourd’hui, afin que les parents puissent accompagner leur enfant sur ce chemin de foi, nous suscitons, à la demande des curés, des échanges entre eux. Cela se fait, pour les parents dont les enfants préparent un sacrement : baptême, eucharistie, réconciliation, confirmation, sous la forme de café-partage, à partir de lectures bibliques et de l’enseignement de l’Église.
Si j’entends bien, comme Service diocésain vous accompagnez aussi les parents dans leur mission d’éducateurs de foi.
Oui, cela rejoint l’insistance du pape François [Amoris Laetitia, chap. 7] sur cette responsabilité qui les engage et que nous avons pour mission de soutenir. En outre, cela fait partie des propositions qui aident les baptisés à nourrir et mûrir sans cesse leur foi, tout au long de leur vie. La nécessité de catéchèse déborde largement le créneau d’âge où nous pourrions être tentés de continuer à la cantonner.
Si la foi est un don de Dieu, la transmettre dans le monde d’aujourd’hui, c’est d’abord témoigner de notre espérance, quelle que soit notre mission en catéchèse.
Propos recueillis par Marie Claire, Equipe France
Pour aller plus loin, lire l’Exhortation apostolique « La joie de l’amour », en particulier le chapitre 7 cité par Michèle Maraval
Lecture, très riche pour moi, c’est un message vraiment d’amour qui nous montre le chemin à suivre pour partager, éclairer et nous aider dans notre mission de transmettre la Parole, surtout aux enfants, pour les accompagner sur le chemin de la FOI..
Chemin de vie et d’amour. Merci