De la violence à la douceur dans la Bible
Équipe FranceSi le cœur de l’homme est un vrai champ de bataille, le refus de la violence, pour un chrétien, est l’attitude fondamentale. Cela ne va pas de soi. Avançons pas à pas dans cet itinéraire spirituel à travers la Bible et tout au long de ce mois de novembre, prions pour notre monde, pour nos frères, pour nous-même « pour que le langage du cœur et le dialogue priment toujours sur le langage des armes. »
La Bible décrit souvent l’état violent dans lequel se trouve l’humanité : les forces vitales et les puissances de mort se tiennent en un équilibre provisoire, voire en opposition. La violence est saisie à travers son effet majeur, la destruction de la vie physique ou sociale ; en ce cas, le terme est souvent associé à un autre qui signifie exploitation, oppression, dévastation, ruine. Les prophètes se lamentent sur l’état de violence dans lequel est plongé le peuple, et ils font appel au Seigneur qui seul peut remédier à cet état d’injustice : Pourquoi me fais-tu voir la malfaisance ? Acceptes-tu le spectacle de l’oppression ? En face de moi il n’y a que ravage et violence… (Habaquq 1,3).
Dieu, en effet, a en horreur les hommes violents : n’a-t-il pas provoqué le déluge parce que la terre était remplie de violence (Genèse 6,11-13) ? Aussi entend-on sans répit les cris des opprimés qui veulent être délivrés des hommes violents.
Face au déchaînement de violence, un idéal d’abandon parfait est toutefois présenté dans le portrait du serviteur de Dieu qui est enseveli avec les méchants bien qu’il n’ait pas commis de violence et qu’il n’y eut pas de fraude dans sa bouche (Isaïe 53,9).
Avec ce serviteur de Dieu, bien d’autres figures bibliques sont présentées comme des modèles de vraie douceur. Que l’on songe à Moïse, dont la vertu de douceur n’est pas faiblesse mais humble soumission à Dieu fondée sur la foi en son amour (cf. Siracide 45,4). Les doux, soumis à sa Parole, Dieu les dirige, les soutient, les sauve, et les fait jouir de la paix en sa terre (cf. Psaume 37,11 ; Matthieu 5,4).
Celui qui est docile à Dieu est doux envers les hommes, spécialement envers les pauvres (cf. Siracide 4,8). La douceur est le fruit de l’Esprit, le signe de la présence de la Sagesse d’en haut.
Enfin la douceur est ce qui caractérise le Christ et ses disciples. Le vrai chrétien est appelé, même dans la persécution, à montrer à tous une douceur sereine, attestant ainsi que le joug du Seigneur est doux (Matthieu 11,30), puisqu’il est celui de l’amour.
Pas 1 : Quitte tes habits de violence et deviens lumière

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« Désormais ne se feront plus entendre ni la violence, dans ton pays, ni, dans tes frontières, les dégâts et les brisements. Tu appelleras tes murailles ‟Salut ”, et tes portes ‟Louange ”. » Livre du Prophète Isaïe 60,18
Comme tant d’autres prophètes, Isaïe appelle son peuple à quitter ses œuvres de violence et à ne plus se détourner de son Dieu, qui sauve et veut donner sa Paix. Le cri de guerre qui n’apporte que destruction et ravage doit laisser place à la louange. Et Isaïe d’inviter Jérusalem : « Mets-toi debout, et deviens lumière ! » (60,1).
Quelles sont mes violences intérieures ou extérieures toutes les colères et non le désir de paix, toutes les zones d’ombres et non de lumière, qu’il me faut oser présenter à Dieu pour qu’il m’en libère ?
Pas 2 : Doux et humble de cœur

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« Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. » Évangile selon St Matthieu 11,29
Jésus s’adresse ici à tous ceux qui ploient sous le poids ou la peine, à ceux qui, peut-être, portent le fardeau du péché et en sont blessés. A ceux-là, le Christ vient offrir son enseignement, tout d’humilité et de douceur, recommandant de l’imiter pour trouver le salut et la paix.
M’arrive-t-il de méditer sur la douceur du Christ, de contempler le Christ dans sa douceur. Le Christ est-il pour moi modèle de douceur ? et si oui, comment ? ou quand ?
Pas 3 : La douceur comme un fruit de l’Esprit

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« Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses, il n’y a pas de loi. » Lettre de S. Paul aux Galates chapitre 5, v. 22
Après avoir dit ce que sont les fruits de la chair, l’apôtre Paul énumère les fruits de l’Esprit, parmi lesquels la douceur. Comment ne pas remarquer que Paul lie ici la douceur à la maîtrise de soi ? La douceur vient de Dieu, elle est un don intérieur, qui s’accueille au creuset de la contemplation, qui se demande dans la prière.
Est-ce que je sais présenter à Dieu mon cœur et toute ma vie, pour qu’il me fasse la grâce de la douceur ? Quelles sont les conversions que j’ai encore à vivre pour laisser pleinement agir en moi la douceur du Christ et de son Évangile ?
Jean-Marie Dezon, diocèse de Gap-Embrun
Equipe France
Si nous sommes vraiment disciple de Jésus alors tout disciple s’accomplira comme son maître. Merci beaucoup pour ces enseignements bibliques. God bless you