Des livres pour ce mois
Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Prière de ne pas abuser
Patrick C. Goujon
Octobre 2021 – 96 pages – Editions du Seuil
C’est en décidant de s’attaquer à des douleurs dorsales insupportables que Patrick Goujon, prêtre jésuite, voit progressivement resurgir le traumatisme massif qu’il avait enfoui pendant des dizaines d’années.
« Je n’avais jamais imaginé combien les agressions sexuelles commises contre un enfant pouvaient aussi détruire sa vie d’adulte. J’étais choqué par le scandale de tels crimes, surtout quand ils sont perpétrés par des hommes d’Église. Je m’en étais tenu là jusqu’au jour où m’est revenu d’un coup ce qu’un prêtre m’avait fait subir pendant mon enfance. J’avais été enfermé dans le déni pendant près de quarante ans. Parce que j’avais porté plainte et que j’avais enfin parlé, j’ai cru pouvoir guérir, mais tout s’effondrait. Dans les décombres de mon histoire, revenait une question lancinante : comment avais-je bien pu choisir de devenir prêtre à mon tour ? »
Patrick C. Goujon est jésuite, professeur de théologie spirituelle et dogmatique au Centre Sèvres Paris – Faculté jésuite.
La vérité nous rendra libres, paroles de femmes dans la crise des abus
Karlijn Demasure, Anne Descour, Véronique Garnier
Mai 2022 – 174 pages – Editions Mediaspaul
Dans la crise des abus sexuels qui secoue l’Eglise, la parole des femmes doit être entendue. Une personne victime, une religieuse et une théologienne unissent leurs voix pour exprimer la même idée : le cléricalisme, cette culture qui survalorise le clergé et le protège au détriment des personnes vulnérables, est au cœur du problème. Il étouffe des vérités telles que la souffrance des victimes et l’humanité faillible des prêtres.
Il sème aussi l’ambiguïté jusque dans la théologie, trop souvent instrumentalisée par les abuseurs. Il limite enfin l’apport d’une approche féminine des enjeux ecclésiaux. A partir de son ancrage propre, chacune des auteures démasque les traits précis du cléricalisme et identifie les changements concrets nécessaires pour y remédier. Car toutes les dimensions de la vérité sont nécessaires pour que l’Église soit pour toutes et tous, comme l’a voulu le Christ, un lieu d’épanouissement et de liberté profonde.
Karlijn Demasure, théologienne, a été directrice du Centre de protection de l’enfance de l’Université grégorienne à Rome. Elle dirige aujourd’hui le Centre de protection des mineurs et des personnes vulnérables créé par l’Université Saint-Paul à Ottawa.
Anne Descour est religieuse de l’Assomption et psychothérapeute.
Véronique Garnier est co-responsable du service de protection, de prévention et d’éducation au sein du diocèse d’Orléans, qui regroupe la délégation à l’Education affective relationnelle et sexuelle et la délégation de la protection des mineurs et des personnes vulnérables.