Dieu seul suffit
Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Au sein de la communauté de l’Emmanuel, certaines femmes reçoivent un appel particulier : se consacrer à Dieu dans un célibat pour le Royaume. Ainsi, Aline vit un amour passionné pour le Christ qu’elle a choisi d’aimer dans un amour sans partage, dans une vie simple et joyeuse, comme laïque consacrée dans le célibat dans la Communauté de l’Emmanuel.
Comment se passent les étapes vers un engagement de manière définitive dans la communauté de l’Emmanuel ?
Mon engagement vers la vie consacrée s’est déroulé en trois étapes. Durant la première étape, j’ai cherché à reconnaître et accueillir l’appel de Dieu, en habitant dans une fraternité de sœurs et tout en poursuivant mes études. Puis j’ai vécu quatre années de formation pour enraciner l’appel du Christ. J’ai laissé de côté mon métier pendant deux années pour me consacrer à la formation humaine et spirituelle. Au cours de cette période, j’ai reçu la tenue commune, une jupe bleue marine et un haut blanc. Enfin est arrivé mon engagement pour trois ans :« En réponse à l’appel du Seigneur, je me livre au Christ et à son amour miséricordieux pour l’évangélisation de monde et le service de l’Église […] avec mes frères et sœurs de la Communauté de l’Emmanuel » (Extraits du rituel du premier engagement).
Au terme de ces trois ans, j’ai prononcé mon engagement définitif : j’ai reçu une alliance, signe de mon union avec le Christ. Je suis entrée dans une vie nouvelle, vie saisie par Dieu et vie toute ordinaire au service de l’Église avec tous les membres de la Communauté de l’Emmanuel.
Qu’est-ce qui a marqué ce chemin ?
Ce qui m’a marqué sur mon chemin vers la vie consacrée, c’est le fait d’être choisie par Dieu de manière particulière. Il m’aime comme je suis, malgré ma grande pauvreté, incapacité parfois. « Je ferai tout en toi » a-t-il dit à Elisabeth de la Trinité. Il me le dit à moi aussi : « Je t’aime comme tu es, n’aies pas peur de ta pauvreté ». Ce n’est pas simple d’accepter de se laisser appauvrir de plus en plus ! Nous ne mettons pas tout en commun comme dans une congrégation religieuse mais nous cherchons à utiliser nos biens de manière évangélique.
J’ai bien conscience que par mon choix je suis dans le monde sans être du monde comme le dit Jésus. Notre manière de vivre l’obéissance est vécue dans une soumission fraternelle aux différents responsables de la Communauté de l’Emmanuel.
Quelle est aujourd’hui votre mission ?
Ma mission, je la vis d’abord comme tout membre de l’Emmanuel, à travers les trois piliers qui constituent notre charisme : l’adoration quotidienne d’une heure avec mes sœurs de fraternité ; la compassion que je vis dans mon travail de soignante, avec mes sœurs, en étant attentives à tous, surtout aux plus pauvres. Et l’évangélisation, qui est le témoignage de la joie d’aimer et d’être aimée par Dieu. Je me sens missionnaire par ma consécration qui m’unit à Jésus premier missionnaire du Père. Dans ma disponibilité à l’Esprit Saint, j’essaie de rendre présent l’Emmanuel « Dieu avec nous » au cœur du monde. J’ai un service toutes les semaines auprès des jeunes, c’est l’occasion de répondre à leur soif de sens.
Qu’est-ce qui vous interpelle aujourd’hui dans ce monde ?
Ce qui m’interpelle dans le monde est le sentiment de désespoir de nombreux contemporains. Je prie beaucoup pour que ces personnes entendent le Christ frapper à la porte de leur cœur et découvrent la joie de vivre en sa présence. Mais je suis émerveillée par la créativité missionnaire ; l’Esprit Saint suscite les projets qu’il faut, au bon moment, selon les besoins des hommes, comme le Rocher dans les cités, les maisons Lazare pour les sans-domicile, le village de François, la permaculture, etc. Je suis parfois choquée par l’indifférence, que Dieu existe ou pas, quel intérêt ?
Pour moi, être témoin, de manière discrète ou ouverte, que Dieu est amour, venu sauver chaque homme, ceux qui le cherchent et ceux qui semblent s’en désintéresser est un défi. J’ai reçu lors de mon engagement de nombreux témoignages qui m’ont beaucoup touchée : « un engagement qui fait sens auprès de croyants qui voient là une lumière d’espérance qui les encourage et interroge d’autres personnes plus éloignées de la foi. »
Où puisez-vous la force d’être cette lumière pour le monde ?
Dans l’adoration de Jésus Hostie, à l’écoute du cœur de Jésus qui bat pour moi et pour le monde ; son amour est la source de ma vocation. J’essaie d’être à ses pieds comme Marie de Béthanie. C’est dans la prière et la vie fraternelle que je puise ce qui donne sens et élan à ce que je vis.
Aline, propos recueillis par Agathe du Réseau Mondial de Prière du Pape en France