Les dimensions de la prière dans l’Église primitive – Portugal
Antonio S'Antana, Directeur national Portugal du Réseau Mondial de Prière du Pape
Se tourner vers les origines du christianisme est l’occasion de retrouver le sens de la vie à partir des racines qui nous maintiennent dans la foi. Si nous regardons la vie de prière de l’Église primitive, nous nous rendons compte qu’elle avait plusieurs aspects : la prière de Jésus, la dimension liturgique marquée de la communauté chrétienne, l’unité de l’Église autour de son évêque. C’est encore aujourd’hui ces dimensions de notre vie chrétienne que nous retrouvons dans le Réseau Mondial de Prière du Pape.
La prière marque l’identité des chrétiens dans le contexte de pluralité religieuse dans lequel le christianisme s’est répandu. Il ne s’agit pas d’une spiritualité figée. Comme les premiers traités sur la prière (Tertullien, Origène, Cyprien) ont été écrits à une époque où l’Église subissait des persécutions, celle-ci ne perd pas l’espoir d’un monde renouvelé lors de la venue en gloire du Seigneur. Notre monde est encore pluriel et l’époque dans laquelle nous vivons ne parle pas toujours le langage de Jésus. Par conséquent, la prière aligne nos critères sur ceux de Jésus et nous identifie à sa manière de faire. Comme le disait Tertullien au IIe siècle, lorsque nous prions, nous confessons que le Christ est notre modèle de vie (cf. De Oratione 14, 1).
La vie du chrétien est une veille, et la prière est notre état d’alerte et notre source d’espérance. Lorsque nous prions, nous avons le regard fixé sur le Christ, comme le dit Cyprien de Carthage : “Puisque le Christ est le vrai soleil et le vrai jour, lorsque nous prions jusqu’au coucher du soleil, en demandant que la lumière se lève à nouveau sur nous, nous implorons en fait l’avènement du Christ qui nous apportera la grâce de la lumière éternelle” (De Domenica Oratione 35). Dans les différentes propositions quotidiennes de Click To Pray – matin, après-midi et soir -, notre prière produit une dynamique de foi pendant la journée, comme cela a commencé avec les chrétiens des premiers siècles.
Enfin, la dimension ecclésiologique de la prière demeure même lorsque le chrétien prie seul. C’est ce que nous faisons lorsque nous prions pour les intentions de prière du Pape. En elles, nous pouvons dire que nous prions aussi avec le Pape. Lorsque nous prions, nous entrainons toute l’Église avec nous, comme le disait saint Ignace d’Antioche au début du IIe siècle : “Si la prière d’un ou de deux a beaucoup de force, combien plus celle de l’évêque et de toute l’Église” (Lettre aux Ephésiens 5,2).
Antonio S’Antana, Directeur national Portugal du Réseau Mondial de Prière du Pape