En Amérique latine, l’Église fait confiance aux jeunes
Cécile C., Équipe France
(c) Pablo Aburto
Cécile a passé 18 mois au Honduras avec Inigo Volontariat comme kinésithérapeute. Elle témoigne de son expérience en lien avec les jeunes qu’elle a eu l’occasion d’y rencontrer. Que ses paroles soutiennent notre la prière et notre action « Pour que les jeunes, en particulier ceux d’Amérique latine, afin qu’à l’exemple de Marie ils répondent à l’appel du Seigneur pour communiquer au monde la Joie de l’Évangile. »
« Je suis partie en volontariat de solidarité internationale au Honduras (Amérique Centrale) pendant 1an et demi. J’ai habité dans une petite ville où les jeunes étaient très impliqués dans les activités ecclésiales. Il faut dire qu’à Olanchito, les possibilités culturelles ou sportives sont peu nombreuses et que les activités ecclésiales occupent une place centrale dans la vie des gens. La paroisse semblait être le « quartier général » des jeunes, car elle offre un lieu de rencontre, d’activités et d’amitiés.
Il m’arrivait, alors, moi-même d’y faire un détour après une journée de travail. C’est un lieu où je me sentais bien, où j’avais plaisir à « trainer » car il était toujours rempli de vie, de rires et d’abrazos (accolades pour se saluer).
Les jeunes d’Olanchito ont souvent du temps et de l’énergie à donner, que ce soit dans l’animation des messes, le caté aux enfants des quartiers défavorisés, la participation aux émissions radio de la paroisse « La voz de San Jorge », ou les excursions pour accompagner les Padres (les prêtres) qui vont célébrer la messe dans les villages reculés.
Les prêtres ont un rôle très social. Leur service est ancré dans le quotidien des gens et ils ont parfois eux aussi « les pieds dans la boue ». De ce fait, les jeunes prennent part plus facilement à l’action. Régulièrement, un des Padres part dans les villages célébrer la messe. Celle-ci n’ayant lieu qu’une fois par mois du fait de l’éloignement géographique, il faut marcher plusieurs heures pour y arriver et y dormir le soir avant de repartir le lendemain. A la fin de la messe, le Padre demande souvent à l’un des jeunes qui l’accompagne de faire un topo, préparé à l’avance, sur un sujet : ‟les 10 commandements” par exemple. Les jeunes sentent la confiance que le Padre met en eux et cela les fait grandir. En Amérique latine, l’Église fait confiance aux jeunes, elle leur donne des responsabilités, elle vit grâce à eux.
Les latinos sont très attachés à Marie. La Vierge de Guadalupe pour laquelle ils ont une affection particulière est comme la « star », la patronne de ce grand continent. Ils la prient énormément. Les jeunes me disaient « Il faut lui donner plus de place ! ». Lors des attentats de novembre 2015, une des marques de soutien et d’affection a été, aussi surprenant que cela puisse être, de me donner un chapelet bleu-blanc-rouge… Il s’agissait de rester tournés vers Marie.
Les latinos sont beaucoup dans le concret, dans l’action, dans des prières communautaires, plus que dans l’écoute de Dieu dans le silence ou la prière personnelle. Ce qui m’a aussi beaucoup surpris, c’est la place qu’ils donnent aux émotions. Ils vivent les choses de façon très incarnée. Ils sont moins dans l’intellect que nous européens. A travers cela ils m’ont appris à écouter davantage mon cœur plus que ma tête et à prier davantage Marie : de merveilleux cadeaux !
L’enthousiasme des jeunes, leur dynamisme et leur désir de s’impliquer dans diverses activités sont une vraie richesse ! Pour moi, ils communiquent la Joie de l’Évangile à ceux qui les entourent et leur donnent envie de la vivre avec eux. »
Cécile C., Équipe France
Pour en savoir davantage sur Inigo Volontariat
Pour découvrir ces jeunes en vidéo