Avec la Sainte Famille face à l’inattendu et à l’épreuve
P. Daniel Régent sj, directeur FranceQuand nous prions pour que
les familles d’aujourd’hui soient accompagnées avec amour, respect et conseil
nous voyons les réalités des familles dans notre monde au 21ème siècle. Cet itinéraire dans l’Évangile nous place aux côtés de Marie, Joseph et Jésus et nous engage à nous faire proches des familles d’aujourd’hui avec un regard respectueux.
La Sainte Famille ne ressemble à aucune famille et ne peut pas être imitée. Elle est pourtant un modèle pour toutes les familles du monde. Le modèle n’est pas à rechercher dans une conformité matérielle, mais il est là pour inspirer chacun dans sa vie, dans son engagement familial quel qu’il soit, dans sa manière de se rapporter à Dieu.
Pas 1 – Marie

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. […] Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. […] Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. Évangile selon S. Luc 1, 26-38
Lorsque l’ange du Seigneur visite Marie, sa vie est déjà orientée : elle est fiancée à Joseph. Ni l’ange, ni elle ne remettent en cause cette situation. C’est là, dans cette réalité, que le projet de Dieu s’inscrira. Marie écoute le message de l’ange et répond à Dieu d’une manière souveraine et humble.
Je regarde cette scène, je me laisse toucher. Et je pense à Joseph…
Pas 2 – Joseph

Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » […] Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus. Évangile selon S. Matthieu 1,18-25
Joseph a appris. Marie l’a mis au courant – qui d’autre aurait pu le faire ? En droiture selon la Loi, il pense la répudier. Ce qu’il peut ressentir passe après la Loi. C’est après que l’Ange intervient. Joseph est fidèle à la Loi par amour de Dieu ; c’est lui qui prime. Reconnaissant le Seigneur qui parle, il se laisse conduire sur un chemin sans autre sécurité que cette parole de l’ange.
J’entre dans les sentiments de Joseph. Je devine son épreuve et sa solitude.
Je contemple cette nouvelle « annonciation » et la réponse de Joseph docile et déterminée.
Pas 3 – Jésus et la Sainte Famille

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. […] C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. Évangile selon S. Luc 2, 41-52
Jésus a grandi. Il a 12 ans. La Bar Mitzvah –cérémonie religieuse du Judaïsme qui marque la majorité religieuse du garçon- se célèbre à 13 ans. Les parents suivent la coutume ; Jésus l’anticipe… Il reste à Jérusalem. Malentendu et souffrance. Pour ses parents, Jésus est encore un enfant – c’est le mot de l’Évangile. Jésus a appris d’eux à être « dans la maison de mon Père » et il le vit. L’envol de l’oiseau qui quitte le nid est maladroit, nécessairement.
Je contemple la docilité de Jésus à écouter l’appel de son Père qui résonne en son cœur et sa décision de le vivre dans la soumission à ses parents. C’est un acte adulte.
La Sainte Famille est mise à l’épreuve. L’événement douloureux la transforme et transforme chacun pour grandir dans la foi que Dieu est à l’œuvre dans ces relations mutuelles.
Je prie et je rends grâce pour toutes les familles du monde et chacun de ceux qui les composent, confrontées aux épreuves de la vie. Qu’ils gardent l’assurance que le Seigneur restera proche. Que la Sainte Famille inspire chaque famille d’aujourd’hui.
P. Daniel Régent sj, directeur France