Espérer en l’être humain
Réseau Mondial de Prière du Pape en France
« De la haine à la vie » de Philippe Maurice
Edition Le Cherche Midi éditeur – 2001
Philippe Maurice a passé 23 ans de sa vie derrière les barreaux. Vers la fin de l’adolescence, Philippe et son frère versent dans la petite délinquance. En 1977, lors d’un vol de voiture qui tourne mal, Philippe tue deux policiers. Il est condamné à mort en 1980, gracié en 1981 par le président Mitterrand. Détenu en quartier de haute sécurité, il ne connait plus que la prison, subissant humiliations et souffrances des détenus.
Muni d’un simple CAP d’aide-comptable, Philippe reprend des études, tout en luttant contre la tentation du suicide tant le milieu carcéral est hostile à son désir de réinsertion. Il soutient sa thèse d’histoire médiévale à l’université.
En 2000, il bénéficie d’une libération conditionnelle. Il est accepté à un poste d’assistant de recherche à l’université de Tours. Il débute également bénévolement un travail de recherche sur l’Église de France au Moyen Âge. Chargé de recherches, il travaille à l’EHESS dans les domaines de la famille, de la religion et du pouvoir au Moyen Âge et est également chargé de recherche au CNRS.
De la haine à la vie est un témoignage très fort sur la vie d’un homme cassé par la détention qui vit une véritable renaissance par les études et la volonté personnelle de se relever.
Ce témoignage très puissant montre que la renaissance est possible ; une leçon de courage et d’espoir en les capacités de l’être humain. A chacun, individus et société, à œuvrer pour que chaque détenu puisse avoir l’opportunité de se reconstruire et de se transformer.
« Dans 5 heures, je verrai jésus ! Journal de prison » de Jacques Fesch
Edition Le Sarment Fayard – 1998
Jacques Fesch a été condamné à mort et guillotiné en 1957, à l’âge de 27 ans.
Jacques est un rentier et un oisif qui mène une vie dénuée de sens. Ayant toujours besoin de plus d’argent, il braque en 1954 un bureau de change et, dans sa fuite, tue un gardien de la paix.
Dans l’attente de son procès, Jacques Fesch est incarcéré pendant trois ans à la prison de la Santé à Paris. Isolé, tourmenté, il se met à lire et à écrire. Il entame un cheminement intellectuel, puis spirituel. Sa mère, son avocat, l’aumônier de la prison ou encore un jeune moine jouent un rôle important dans son chemin de conversion.
Ces lectures, correspondances, entretiens, lui permettent de renouer peu à peu avec la foi perdue dans sa jeunesse. Cela le change complètement, il devient mystique, écrit des textes spirituels et regrette son crime. Deux mois avant son exécution, il entreprend la rédaction d’un Journal destiné à sa fille de six ans. Il y inscrit le quotidien d’un homme qui voit son dernier jour se rapprocher mais qui se rapproche de Dieu.
Depuis sa mort, Jacques Fesch est considéré par l’Église comme un exemple de rédemption par la foi, notamment après la publication de ses lettres écrites pendant son incarcération et réunies dans Lumière sur l’échafaud et Cellule 18.
En 1993, le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, lance la cause en béatification de Jacques Fesch.
Lors du procès, Paul Baudet son avocat plaide ainsi : « Jacques Fesch est un être que le hasard a pris dans une action tragique. Il a agi dans l’affolement. Il a tiré dans la folie de la poursuite. Est-ce que, vraiment, il doit être promis à la mort ? La mort que l’on souhaite pour lui est-elle proportionnée à celle qu’il a donnée ? Hier, lorsqu’on le poursuivait, c’était la mort dans le tumulte, dans la déraison. Demain, à l’échafaud, ce sera la mort raisonnée et froide. Hier, c’était la faillite de la volonté trompée par l’instinct animal. Demain, ce sera la froide détermination de vos volontés qui conduira à la guillotine. »
Le Réseau Mondial de Prière du Pape en France