Quitterie est coach professionnelle. L’amour de Dieu et de l’Église sont ses 2 moteurs. Son témoignage de femme, laïque, engagée dans la mission va nous aider à mettre une réalité sur l’intention de ce mois

« Prions pour qu’en vertu du baptême, les fidèles laïcs, en particulier les femmes, participent plus aux instances de responsabilité de l’Église. »

Elle a senti un appel à servir l’Église, avec ses compétences et son expérience, au sein du réseau Talenthéo*. Le cœur de leur mission est d’accompagner le gouvernement de l’Église dans sa transformation missionnaire

Comment avez-vous rejoint les coachs de Talenthéo ?

 « J’ai rencontré Talenthéo de manière providentielle et me suis sentie aussitôt appelée à rejoindre son équipe de coachs. Fondé en 2005, ce réseau constitué aujourd’hui de 80 coachs professionnels chrétiens a pour mission d’accompagner prêtres, évêques, supérieurs généraux et leurs équipes, pour renforcer leur vision et leur leadership pastoral, au service de la croissance de l’Eglise.  

Nous formons une communauté au service de l’Eglise. Nous prions ensemble, nous nous formons, nous nous soutenons les uns les autres, nous avons à coeur de témoigner de notre foi.

Une fois par an nous vivons ensemble à Troussures une session de prière, de formation, de partage de nos orientations et chaque mois nous nous retrouvons à Paris ou en visioconférence.

Dans « La joie de l’Évangile » le pape François invite tous les chrétiens à une conversion pastorale. En mettant en place des parcours de formation, la formation « Pasteurs selon mon cœur», par exemple, nous cherchons à accompagner cette conversion pastorale dans une collaboration heureuse prêtres et laïcs.

Pour les acteurs de cette formation, « Le développement de communautés de disciples-missionnaires requiert une attitude d’ouverture, de dialogue et de disponibilité, cela dans un élan de coresponsabilité avec la participation effective de tous les fidèles à la vie des communautés chrétiennes. » Il va de soi que les fidèles laïcs ont une place toute particulière à prendre dans l’Église au titre de leur baptême, en résonnance avec le monde. »

Quels sont pour vous les points forts de cette approche ?

« Le discernement des charismes : quand on discerne ses propres charismes on devient davantage responsable et légitime pour prendre des responsabilités et en même temps bien plus à l’aise ; je l’ai expérimenté moi-même et je suis convaincue des fruits que cela porte sans faire abstraction des difficultés possibles. Chacun doit trouver sa place et non pas boucher un trou. Les communautés qui se mettent en route pour faire ce travail ont une belle croissance. Cette étape de discernement est une étape essentielle lorsqu’on propose un parcours de vision pastorale.

L’unité : En apprenant à nous reconnaitre complémentaires, nous travaillons en profondeur l’unité des communautés. Plus on comprend ce qu’est un prêtre ou un laïc, plus on comprend ce que le Seigneur attend de nous. Au sein de Talenthéo, les sensibilités sont très variées, nous nous appuyons sur cette richesse et en témoignons dans notre travail.

Le désir missionnaire : ce qui nous rassemble c’est le désir d’annoncer le Christ Ressuscité. Nous croyons fermement que l’Église est missionnaire naturellement et nous voulons participer à sa croissance pour rejoindre chaque personne là où elle est. Chacun des coachs de Talenthéo est avant tout un baptisé qui cherche avec ardeur à vivre cette relation personnelle avec le Christ. Et de cela jaillit naturellement le désir de partager cette rencontre qui sauve.

La place de la Parole de Dieu : Nous nous appuyons sur la force de la Parole de Dieu et le modèle des premières communautés chrétiennes. Elles étaient organisées avec des laïcs qui prenaient part à la mission. C’est une redécouverte et un point d’insistance.

Le professionnalisme : nous avons la même exigence professionnelle envers nous-mêmes pour nos clients que pour l’Église. Nous voulons lui donner le meilleur de nous-mêmes et de nos compétences. »

En tant que femme laïque comment recevez-vous cette intention et comment voyez-vous votre place particulière ?

« Pour avoir une vision complète des enjeux et de la mission il faut ces deux regards hommes/femmes. La femme a une immense richesse ; elle est intrinsèquement laïque. Elle est tout entière accueil et réponse. Sa compréhension des besoins de ce monde est inouïe.  Edith Stein parlait de son intropathie pour parler de sa capacité toute particulière à comprendre les choses de l’intérieur. Elle est experte en connaissance des personnes. Elle voit naturellement et de l’intérieur, la promesse inscrite dans chaque personne, sa vocation personnelle. Se priver de sa participation à la réflexion et à la décision ne peut être qu’un manque préjudiciable.

Je fais moi-même l’expérience de la patience et de la pédagogie de Dieu qui invite chaque femme à prendre sa place dans l’Église avec confiance. Il n’y a pas de rapport de force quand la femme trouve sa place car elle est en complémentarité.

Pour moi, la femme a aussi un rôle important pour l’unité de l’Église, elle a à la fois la vue d’ensemble et le souci de chacun. Elle fait circuler l’amour. Elle reconnait les talents et la sensibilité de chacun.

Le Saint Père invite toute l’Église à faire ce travail d’écoute et d’approfondissement pour comprendre la mission spécifique de la femme.

Comme Marie qui par sa patience et sa délicate présence a su trouver sa place, ô combien féconde, je me sens invitée à trouver ma place et je suis pleine d’espérance sur la place que les femmes vont pouvoir prendre au sein de l’Église et du monde. Cette prise en compte s’intensifie. Je suis déjà témoin privilégiée de ces petits pas. Au séminaire de Toulouse, une femme est entrée récemment dans le « Conseil des Pères ». A Toulouse et à Bayonne, j’interviens pour la formation des séminaristes et des diacres, ma place étant respectée naturellement. Ma contribution en tant que femme apporte un équilibre dans notre vision commune de l’Église, et la relation avec les séminaristes est en elle-même un point d’appui pour expérimenter la relation homme-femme. Le désir de transformation pastorale et la capacité à la mettre en œuvre mûrissent dans une complémentarité prêtre et laïc, homme et femme.

Je m’émerveille de ce qui nait et existe et je fais confiance à l’Esprit pour ce qui va germer. »

Propos recueillis par Claire J., Équipe France

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