Fiche 13 : Imaginer le lieu
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
« Demander au Seigneur, avant toute chose, d’orienter mon cœur vers Lui, m’a aidé. Ça ne semble pas très important, et pourtant prendre le temps de m’arrêter, sans tout de suite me mettre à prier avec le texte, reconnaître que Dieu seul peut m’apprendre à prier, et lui demander cette grâce, m’a fait sentir un peu plus sa présence, oui, j’ai senti que ça me rendait plus présente à Lui » dit Chloé.
Prendre le temps de disposer notre cœur est essentiel pour nous rendre présent à Lui. Lui est là et Il désire nous rencontrer mais c’est souvent nous qui n’y sommes pas. Commencer par orienter notre cœur vers Lui nous dispose à sa présence.
Ignace de Loyola nous invite aussi, comme un « sas d’entrée » pour nous éveiller à sa présence, à imaginer le lieu où va se dérouler la scène de l’Évangile que je vais méditer. Écoutons-le :
« Le premier préambule est une composition en se représentant le lieu (lit. « en voyant le lieu »). Ici, il faut remarquer que dans la contemplation ou la méditation de ce qui est visible, comme par exemple la contemplation du Christ notre Seigneur, lequel est visible. La composition sera de voir avec la vue de l’imagination le lieu matériel où se trouve la chose que je veux contempler. Je dis : le lieu matériel, comme par exemple un temple ou une montagne où se trouve Jésus Christ ou Notre Dame, selon ce que je veux contempler. Premier préambule » (Exercices Spirituels n°47)
Il s’agit donc d’imaginer le lieu où se déroule la scène évangélique, non pas les personnes qui s’y trouvent, les disciples ou Jésus, mais simplement le lieu, le décor. Me représenter ce lieu avant que tout ne commence, avant que n’arrive la foule, avant que Jésus passe. Par exemple, pour le baptême de Jésus, je peux imaginer le Jourdain, s’il est petit ou grand, tumultueux ou calme, la couleur de ses eaux, le bord du fleuve avec ses arbres, son herbe verte et ses paysages arides à l’horizon. Je mets ainsi mon imagination au service de ma rencontre avec le Seigneur.
Ce n’est pas un mal d’imaginer. L’imagination est ainsi orientée vers le Seigneur, au service de sa Parole, pour disposer mon cœur à la rencontre. Si tu as beaucoup d’imagination, fais attention à ne pas te laisser entraîner par elle, à ne pas te faire un « film » et à rester proche de ce que dit le texte. Si tu as peu d’imagination, essaye quand même, sans forcer, mais situe la scène simplement en quelques traits, cela t’aidera à te situer toi-même.
Exercice
Dans mon prochain temps de prière, lorsque je méditerai un récit biblique, je peux imaginer le lieu où va se dérouler la scène. Ce n’est pas nécessaire d’y rester longtemps, juste le temps de situer le lieu, l’espace, le décor, et ainsi de se situer. Lorsqu’au cours de la méditation j’ai des distractions je peux revenir à ce lieu que j’ai imaginé au départ, comme pour me retrouver, et réorienter mon cœur vers le Seigneur : « Où suis-je ? » « Je suis au bord du Jourdain, ou devant une porte, etc. » Après la méditation je prendrai le temps de noter ce qui s’est passé et si la « composition du lieu » que j’ai faite au départ a disposé mon cœur à la prière. Il arrive souvent que ma difficulté à entrer dans la méditation vienne du fait que je n’ai pas pris vraiment ce temps.
Écouter
Ap 3,20 ( imaginer la porte )
Extrait du livre « b.a.-ba de la prière ».