Fiche 15 : Méditer un texte biblique
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Chloé me raconte sa prière. Elle me dit : « J’ai aimé le texte d’Isaïe. J’ai essayé de réfléchir sur ce texte pour voir quel lien je pouvais faire avec ma vie mais j’ai eu un peu de mal. Bien-sûr il a quelques paroles qui me touchaient, par exemple : ‘en plein désert le Seigneur te comblera’, mais dans l’ensemble je ne me suis pas vraiment sentie concernée ».
Comme nous l’avons vu les fois précédentes il est important de disposer son corps et son cœur à la méditation de la Parole mais cela ne suffit pas. Après ce « sas » d’entrée il ne s’agit pas tant de réfléchir sur le texte que de méditer. La méditation n’est pas de l’ordre de la réflexion proprement dite même si l’activité mentale y joue une place importante.
Pour se disposer nous avons vu qu’il était important de « passer de la tête au cœur », il ne s’agit donc pas maintenant de revenir à la « tête », sinon il sera bien difficile de laisser la Parole de Dieu nous transformer !
Le texte biblique devient Parole de Dieu, Parole vivante, lorsqu’elle rejoint ma vie, lorsqu’elle parle de moi, de mon histoire. Pour cela il s’agit de l’accueillir avec le cœur, de se laisser toucher par elle. C’est un Autre, c’est le Père, par son Fils, dans l’Esprit, qui cherche à me parler.
Comment accueillir sa Parole ?
- Je me remets d’abord en mémoire le texte biblique : un récit, une histoire que je n’ai pas inventée.
- Il s’agit maintenant de saisir avec le cœur la signification de cette histoire. Pour cela je vais la laisser résonner en moi, la goûter, la savourer, de telle manière que la Parole de Dieu puisse parler à mon cœur, toucher mon cœur.
Il ne s’agit donc pas d’une réflexion mais de laisser la Parole résonner en moi, la laissant travailler mon cœur et peu à peu m’éclairer. Cela demande de ne pas forcer mais de laisser l’Esprit, progressivement, me dévoiler la Parole. C’est le Seigneur qui donne. Il peut m’être alors donné, peut être, de sentir comment je participe à cette histoire, c’est-à-dire comment ce récit parle de moi.
Exercice
Dans la méditation d’un texte biblique il s’agit moins de comprendre avec ma tête et d’acquérir de grandes lumières que de me laisser toucher avec le cœur de telle manière qu’il me soit donné d’avoir un autre regard sur ma vie. Méditer demande de ne pas se précipiter, mais de demeurer là dès qu’il y a du goût, laissant la Parole prendre davantage chair en moi. Le Seigneur cherche à me parler. La méditation c’est donc avant tout une attitude d’écoute, écoute du poids des mots et des images jusqu’au point que la Parole devient vivante en moi. Je t’invite maintenant à en faire l’expérience.
L’enregistrement ci-dessous peut t’y aider.
Méditation – Livre d’Isaïe chap. 58, v.5-12
Demeurer dans la Parole
Isaïe, chap. 58, v.5-12
5 – Doit-il être comme cela, le jeûne que je préfère, le jour où l’homme s’humilie? S’agit-il de courber la tête comme un jonc, d’étaler en litière sac et cendre ? Est-ce pour cela que tu proclames un jeûne, un jour en faveur auprès du SEIGNEUR ?
6 – Le jeûne que je préfère, n’est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs !
7 – N’est-ce pas partager ton pain avec l’affamé? Et encore: les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu’un nu, tu le couvriras : devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas.
8 – Alors ta lumière poindra comme l’aurore, et ton rétablissement s’opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du SEIGNEUR sera ton arrière-garde.
9 – Alors tu appelleras et le SEIGNEUR répondra, tu héleras et il dira: « Me voici ! »
Si tu élimines de chez toi le joug, le doigt accusateur, la parole malfaisante,
si tu cèdes à l’affamé ta propre bouchée
et si tu rassasies le gosier de l’humilié,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres, ton obscurité sera comme un midi.
11 – Sans cesse le SEIGNEUR te guidera, en pleine fournaise il rassasiera ton gosier, tes os, il les cuirassera. Tu seras comme un jardin saturé, comme une fontaine d’eau dont les eaux ne déçoivent pas.
12 – On rebâtira grâce à toi les dévastations du passé, les fondations laissées de génération en génération, tu les relèveras ; on t’appellera: « Réparateur des brèches, restaurateur des ruelles pour qu’on y habite.»
Traduction Œcuménique de la Bible
Extrait du livre « b.a.-ba de la prière ».