Fiche 20 : Écouter
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Chloé me dit : « C’est la première fois où j’entre si profondément dans un récit biblique. En priant avec l’Évangile, je voyais Jésus rencontrer les foules et je voyais ces hommes et ces femmes avec leur blessures, leur fatigue et découragement, comme si j’y étais. Ça m’a touchée. Jésus était là aussi pour moi. Les autres fois où j’avais cherché à contempler un texte de la Bible en fait j’imaginais les personnes et les événements, mais c’était un effort, et je réfléchissais avec ma tête pour comprendre ce que je voyais. Maintenant j’ai découvert ce que signifie vraiment contempler. Ça ne me demande plus d’effort, c’est comme si ça m’était donné, tout à coup je suis là, avec eux, et c’est mon cœur qui est touché et qui comprend. »
Tu as très bien décrit ce que signifie contempler un récit biblique. Tant que ça reste un effort de l’imagination cela signifie qu’en fait c’est encore ta volonté et ta tête qui travaillent. Au départ c’est ainsi, mais peu à peu, c’est donné. Il ne faut donc pas forcer. La vie spirituelle est un chemin qui s’approfondit à mesure que nous cherchons à ne plus y arriver par nous-mêmes.
Comment avancer dans la contemplation ? La dernière fois nous avons parlé du premier pas : voir les personnes du récit biblique comme si j’y étais – « Contempler un récit biblique » Le deuxième pas va consister à écouter.
Écouter
Il y a une manière d’écouter sans entendre. Je suis en effet souvent trop plein de moi-même, de mes pensées, de ce que je pense savoir et il m’est difficile d’accueillir ce que l’autre dit vraiment. Il s’agit de prendre le temps d’écouter sans remplir ma prière de bavardages, écouter pour entendre.
Que disent les personnes de ce récit biblique, par exemple les disciples ou Jésus, quelle est leur voix, leur intention, le poids de ce qu’ils disent ? J’écoute les paroles et ce qu’elles révèlent de celui qui parle, le silence qu’elles portent. Il ne s’agit pas de réfléchir sur ces paroles mais de les écouter, de les accueillir, de les laisser résonner dans mon cœur.
Si j’écoute vraiment, comme si j’y étais présent, sans forcer, il peut m’être donné d’entendre des paroles comme si elles m’étaient personnellement adressées.
Après avoir pris le temps de « sentir et goûter les choses intérieurement », je peux revenir sur telle ou telle parole pour m’y arrêter et en tirer profit pour ma vie. Qu’est-ce que j’ai entendu qui me concerne ? Je reste là tant que j’ai du goût.
Exercice
Dans la contemplation ci-dessous prendre le temps surtout d’écouter les paroles de la Samaritaine et celles de Jésus, comme si j’étais moi-même présent, ce jour-là, sous le soleil brûlant de midi, au puits de Jacob, tout près de la ville de Sychar, en Samarie.
La Samaritaine au bord du puits
Contemplation – Évangile selon saint Jean, chap. 4, 5-15
Quand Jésus apprit que les Pharisiens avaient entendu dire qu’il faisait plus de disciples et en baptisait plus que Jean, – à vrai dire, Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples – il quitta la Judée et regagna la Galilée. Or il lui fallait traverser la Samarie.
C’est ainsi qu’il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C’était environ la sixième heure.
Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau.
Jésus lui dit :
– «Donne-moi à boire.»
Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit :
– «Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!»
Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.
Jésus lui répondit :
– «Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: ‹Donne-moi à boire›, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive.»
La femme lui dit :
– «Seigneur, tu n’as pas même un seau et le puits est profond; d’où la tiens-tu donc, cette eau vive? Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes?»
Jésus lui répondit :
«Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle.»
Traduction Œcuménique de la Bible
Extrait du livre « b.a.-ba de la prière ».