Fiche 3 : Passer de la tête au cœur
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Samuel me dit qu’il n’arrive pas à prier: «J’essaie de faire silence, je prends le texte que je veux méditer et j’essaie de le lire plusieurs fois et d’y réfléchir, mais il ne se passe rien… ou bien ma tête est pleine de pensées.»
Ce qui est essentiel pour se disposer à la prière, c’est de « passer de la tête au cœur ». La tête, pour les Pères du désert, dans les premiers siècles, est perçue comme le lieu de l’éparpillement de la personnalité. Car les pensées, tournées vers le monde « extérieur » et vers l’action, « tourbillonnent comme la neige sous le vent d’hiver ou les moustiques pendant les chaleurs de l’été ». Il s’agit donc de descendre de la tête au cœur afin que les pensées s’envolent et que le silence s’installe. Le « cœur » est le centre de l’être humain, ce n’est pas seulement les émotions et les affections. C’est le centre de la vie, d’où provient et vers où converge toute la vie spirituelle. Dit autrement, « le cœur », c’est l’homme profond.
La position du corps
Pour « passer de la tête au cœur » nous avons à nous rendre attentifs à notre position corporelle. En effet, il s’agit de trouver une position corporelle qui m’aide, qui me permette de trouver ce que je cherche et désire. Le but n’est pas de trouver une position confortable ou une position qui me permette d’oublier le corps pour pouvoir méditer, mais de trouver une position corporelle qui me rende présent à Celui qui est à la source de la vie.
Exercice
Je vais dans un endroit où je vais être tranquille, un endroit où le téléphone, ou bien un proche, ne va pas me déranger. Ce peut être dans « ma chambre la plus retirée » comme dit Jésus, ou bien dans un oratoire, une chapelle, à l’église. Là, je prends le temps de trouver une position corporelle éveillée, une position qui soit toute orientée vers Celui que je cherche, toute attentive à Celui qui vient. Comme une sentinelle, comme un veilleur, tous mes sens éveillés dans l’attente de Celui qui vient. La tradition spirituelle invite à avoir le dos droit, à genoux, ou assis, ou encore debout, les pieds posés au sol, enracinés au sol. Je me rends pré[1]sent à mon corps, à mes vêtements, à ma position, et je respire lentement. C’est dans la mesure où je me rends présent à moi-même que je pourrais m’éveiller à la présence d’un Autre.
Extrait du livre « b.a.-ba de la prière ».