Fiche 41 : Instrumentaliser Dieu ?
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Chère Sophie,
Tu as raison de dire qu’il y a toujours un risque d’ « instrumentaliser Dieu » dans la prière de demande. Il y a une manière de prier qui cherche à forcer la main de DIEU, comme si le résultat de notre prière dépendait de nous, de notre persévérance, de nos paroles, de notre engagement. La prière est toujours gratuite car elle est avant tout un murmure d’amour.
Elle ne s’impose jamais. Notre prière ne peut arracher, prendre, ou obtenir, mais elle peut accueillir. Elle est humble, comme l’est l’amour, car elle se reçoit d’un Autre, de Celui en qui elle a mis sa confiance. C’est le Père qui suscite, par son Esprit, la prière en nous.
Bien-sûr, notre prière dépend beaucoup de l’image que nous avons de DIEU. Lorsque je prie pour quelqu’un ou pour quelque chose à quel « Dieu » suis-je en train de m’adresser? Nous projetons sur ce nom tellement de choses ! Ne cache-t-il pas parfois un « Dieu pervers », tout puissant mais laissant agir le mal, un Dieu qui n’aime pas vraiment, qui demande de « souffrir », inquiète, culpabilise ou domine. Qui est-il donc pour moi, Celui qui s’est révélé en Jésus-Christ comme Père? Imaginant DIEU sous différents visages, beaucoup attendent de la prière ce que le Père ne peut donner. Seul Jésus-Christ nous le révèle. (Voir Catéchisme Eglise Catholique n°2735)
Ainsi, lorsque nous prenons le temps de regarder et d’écouter Jésus, nous voyons bien que nous ne pouvons exercer aucune pression dans la prière de demande et qu’elle n’est donc pas une « transaction. Jésus nous le dit : « votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez » – Évangile selon saint Matthieu, chap. 6 v.8
Frédéric Fornos sj
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