Fiche 43 : Dieu a-t-il besoin de notre prière ?
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Cher Jacques,
Tu me demandes si DIEU, Celui qui est à la source de tout, a besoin de notre prière ? N’est-il pas Tout Puissant ? Pourquoi devrait-il attendre ma prière pour agir ? C’est une bonne question et je ne sais pas y répondre complètement. Je pense seulement que c’est le mystère de l’Amour auquel nous sommes confrontés. Un amour si respectueux de l’autre, si discret et effacé, qui ne force pas la liberté, au point d’en être désarmé et vulnérable, au point d’être un « mendiant d’amour » espérant notre regard, notre cœur, notre prière. Comme le père du « fils prodigue (lire le récit Luc. 15 v. 11-32) qui respecte ses choix, sa liberté, attendant le moindre geste de son enfant pour le prendre dans ses bras. Tant qu’il refuse de revenir, le père ne peut qu’être là, présent, en attente, en souffrance. Ainsi notre Père, dans sa profonde miséricorde semble ne pouvoir faire autrement, non pas en vérité qu’il ne puisse pas, mais parce que depuis toujours il a désiré ne rien faire sans nous, sans que nous puissions collaborer, avec son Fils, à sa mission au cœur du monde. Notre prière, d’une certaine manière, lui permet d’agir, non qu’il en ait besoin strictement parlant, mais cependant elle l’autorise à agir. Ce n’est pas l’homme paralysé (lire le récit Marc 2, 3-12) qui demande à Jésus de le guérir, ce sont d’autres qui le portent vers Lui et qui rendent possible son action.
Pour aider sa mission le Christ nous invite Lui-même à prier, à intercéder auprès du Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson (Mathieu 9,38). Il y a là un enjeu de conversion personnelle : croire que ma prière, humble et fragile, comme peut l’être notre propre souffle et notre amour, nous met en communion avec Jésus-Christ, et facilite son action dans le monde. Rien de spectaculaire, pas de bruit, pas de buzz. Le Seigneur agit dans le monde comme un « mendiant d’amour » qui frappe à la porte de nos cœurs. L’Amour est relation, il est invisible même s’il tend à prendre chair, geste, corps, mais l’amour est aussi à sa source comme le bruissement du roseau prenant racine dans les profondeurs de la terre, pendant longtemps dans l’obscurité on ne voit rien et pourtant ses racines deviennent si profondes, que le jour où il surgit à la lumière il atteint le ciel. Le temps vient où l’Amour qui pétrit le monde se révèlera en plénitude. « Maranatha, Viens Seigneur Jésus » (Ap. 22,20).
Frédéric Fornos sj
Les mains levées de Moïse
Dans une méditation du livre de l’Exode Benoît XVI dit :
« Il s’agit du célèbre récit de la bataille entre les Israélites et les Amalécites (cf. Exode 17, 8-13a). Ce qui détermina l’issue de ce dur conflit fut précisément la prière adressée avec foi au vrai Dieu. Alors que Josué et ses hommes affrontaient les adversaires sur le champ de bataille, Moïse était sur la cime de la colline avec les mains levées, dans la position de la personne en prière. Ces mains levées du grand condottiere garantirent la victoire d’Israël. Dieu était avec son peuple, il en voulait la victoire, mais son intervention était conditionnée par les mains levées de Moïse. Cela semble incroyable, mais c’est ainsi: Dieu a besoin des mains levées de son serviteur ! » – Homélie du dimanche 21 octobre 2007.
Cet article vous a intéressé… Retrouvez le livre dont il est extrait