Fiche 49 : La prière de l’Église – Les Complies
Frédéric Fornos sj, Réseau Mondial de Prière du Pape
Les colonnes de la prière
Au long des heures du jour et de la nuit, l’Église est servante et suppliante. La prière est pour elle comme la respiration qui la fait vivre ; le service de la louange est pour elle comme une parure dont le Christ Epoux a voulu l’enrichir. Le livre de prière demeure toujours ouvert, pour que les trésors d’amour et de liberté qu’il contient réjouissent inlassablement la vie des hommes.
Si l’Église reste habitée par le désir de sanctifier le temps présent par la prière, elle sait que les chemins de l’intériorité passent certes par les mots déposés dans le livre, mais aussi par l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu, par le silence de l’oraison, ce mystérieux cœur à cœur avec Dieu.
Tels sont les trois lieux de la Rencontre avec DIEU : le chant de l’Église, l’écoute du cœur où la Parole devient nourriture et pain pour la route, l’oraison, espace d’une création secrète, d’un chant qui sourd des profondeurs mêmes de DIEU.
La prière du temps présent laisse résonner les appels du Dieu qui tient Parole ; elle ouvre les sentiers, parfois resserrés, de l’oraison. Et l’homme, dans sa prière, devient ainsi prêtre, prophète et roi.
En toi nos vies reposent
Complies – Prière de la nuit
Face aux rumeurs de la nuit, à la voix des ténèbres qui souvent nous effraient, le chant de la prière s’élève une fois de plus : il demande à DIEU de bénir le sommeil de l’homme, il Lui confie le repos de la terre et l’espoir d’un jour nouveau où percera pour toujours la lumière du salut.
Parce que l’entrée dans la nuit peut être parfois l’entrée dans le combat, dans l’inquiétude de l’esprit et la confusion des sens, les mots du psaume s’offrent ici comme un baume et une espérance de douceur : le Seigneur, venu faire alliance avec l’humanité, ne saurait abandonner ses fidèles au seuil de la nuit ; il est pour eux comme un rocher, une lumière ; il instruit les reins et sonde les cœurs, même aux heures les plus obscures.
La voix de l’Église s’unit au chant de confiance du vieillard Syméon : « Ô maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix ». La lumière du salut peut guérir toute cécité, transfigurer la nuit profonde. La paix du Christ et de son Evangile ne saurait être engloutie par aucune détresse. Et quand passeront les ténèbres, le jour célébrera de nouveau, infiniment, la venue du Soleil sans déclin.
Jean-Marie Dezon
Cet article vous a intéressé… Retrouvez le livre dont il est extrait