« Il ne s’agit pas seulement de migrants… »
Claire R., Equipe France
Le Pape n’a jamais cessé de s’engager auprès des migrants. Ce mois-ci il nous invite à nous unir à lui pour prier
« Pour que le cri de tant de migrants victimes de trafics criminels soit entendu et pris en compte. »
et à sortir de notre confort.
S’adressant aux chrétiens pour la 105ème Journée mondiale des migrants le 29 septembre dernier, il revient régulièrement sur la conviction que derrière la question des migrants , c’est toute notre humanité, notre manière de vivre, qui est interrogée : « Il ne s’agit pas seulement de migrants… »
« […] La présence des migrants et des réfugiés – comme, en général, des personnes vulnérables – représente aujourd’hui une invitation à retrouver certaines dimensions essentielles de notre existence chrétienne et de notre humanité, qui risquent de s’assoupir dans un style de vie rempli de confort. C’est en cela que l’expression « il ne s’agit pas seulement de migrants » signifie qu’en nous intéressant à eux, nous nous intéressons aussi à nous et à tous ; en prenant soin d’eux, nous grandissons tous ; en les écoutant, nous laissons aussi parler cette part de nous que nous gardons peut-être cachée parce qu’aujourd’hui elle n’est pas bien vue. […]
Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de charité. Grâce aux œuvres de charité, nous démontrons notre foi (cf. Jc 2, 18). Or, la charité la plus élevée est celle qui s’exerce envers ceux qui ne sont pas en mesure de rendre la pareille, ni même peut-être de remercier. « Ce qui est en jeu, c’est le visage que nous voulons nous donner comme société et la valeur de toute vie. […]
Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de notre humanité. Ce qui pousse ce Samaritain – un étranger par rapport aux juifs – à s’arrêter, c’est la compassion : un sentiment qui ne s’explique pas seulement au niveau rationnel. La compassion fait vibrer les cordes les plus sensibles de notre humanité, provoquant un élan irrépressible à nous ‟ faire le prochain ” de ceux que nous voyons en difficulté. […] Avoir de la compassion signifie faire de la place à la tendresse, que la société contemporaine nous demande si souvent, au contraire, de réprimer. […]
Il ne s’agit pas seulement de migrants : il s’agit de toute la personne, de toutes les personnes. Dans cette affirmation de Jésus, nous trouvons le cœur de sa mission : faire en sorte que tous reçoivent le don de la vie en plénitude, selon la volonté du Père. Dans toute activité politique, dans tout programme, dans toute action pastorale, nous devons toujours mettre au centre la personne, sous ses multiples dimensions, y compris sa dimension spirituelle. Cela vaut pour toutes les personnes, auxquelles doit être reconnue l’égalité fondamentale. […]
Comment répondre à un tel défi ? Le pape propose quatre verbes, quatre verbes d’action ! […] Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. Mais ces verbes ne valent pas seulement pour les migrants et pour les réfugiés. Ils expriment la mission de l’Église envers tous les habitants des périphéries existentielles, qui doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Si nous mettons ces verbes en pratique, nous contribuons à construire la cité de Dieu et de l’homme, nous encourageons le développement humain intégral de toutes les personnes et nous aidons aussi la communauté mondiale à s’approcher des objectifs du développement durable qu’elle s’est donnés et qu’il sera difficile d’atteindre autrement. Donc, ce n’est pas seulement la cause des migrants qui est en jeu, ce n’est pas seulement d’eux qu’il s’agit, mais de nous tous, du présent et de l’avenir de la famille humaine. »
Claire R., Equipe France
Pour lire en intégralité le message du Pape François pour la 105ème Journée mondiale du Migrant et du Réfugié – 29 septembre 2019