Jawlensky, le visage
Anne Passot, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en FranceLe visage est notre ‘interface’ avec les autres, qu’il soit débordant d’énergie ou déprimé. C’est par ce premier contact que nous contemplons la joie comme la souffrance de l’autre, que nous pouvons percevoir sa désespérance.
Le peintre russe Jawlensky (1864-1941) a consacré la plus grande partie de son œuvre au visage. Ces visages s’éloignent progressivement du portrait pour aboutir à des peintures de plus en plus abstraites.
À partir de 1917, pendant vingt ans, Jawlensky traitera presque exclusivement le visage. Le visage ou plutôt la Face, car la figure s’éloigne progressivement de toute ressemblance “naturelle” pour aboutir à une forme stylisée, proche de l’icône.
L’omniprésence de ce sujet, familier et mystérieux à la fois, s’explique par la volonté de donner à la peinture une dimension religieuse. « Après avoir peint ces variations pendant quelques années, j’éprouvais le besoin de trouver une forme pour le visage, car j’avais compris que la grande peinture n’était possible qu’en ayant un sentiment religieux », affirme Jawlensky.
Successivement, le visage s’agrandit jusqu’à occuper la quasi-totalité de la surface du tableau. Le processus de géométrisation est mené à son terme et le choix limité des couleurs accentue le jeu des formes. Jawlensky invente en quelque sorte le visage abstrait.
En contemplant ces visages, nous pouvons penser à ceux que nous côtoyons chaque jour et rejoindre l’intention que le pape nous propose ce mois-ci : « Prions pour que les personnes qui souffrent de dépression ou de burn-out trouvent un soutien et une lumière qui les ouvrent à la vie. »
Anne Passot, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France