Je me laisse réchauffer par ce ‘Soleil de Dieu’
Marie Sylvine, et le Réseau Mondial de Prière du Pape France
Après avoir été aumônier d’hôpital, Marie Sylvine est aujourd’hui chargée de mission dans la pastorale des personnes handicapées. Elle nous parle de son rapport à l’Eucharistie.
Marie Sylvine, vous fréquentez l’Eucharistie régulièrement, pouvez-vous nous dire ce que représente ce sacrement dans votre vie ?
Pour moi la messe est un moment très important ; aller à la messe du dimanche bien sûr, mais y aller aussi en semaine, c’est un temps privilégié. J’ai la chance d’habiter non loin d’une communauté de Petites Sœurs de Jésus, et c’est une joie de pouvoir partager l’Eucharistie régulièrement avec elles.
Pourquoi est-ce important ?
L’Eucharistie est une nourriture qui me donne – ou me redonne – des forces, c’est là que je puise la capacité d’avancer avec le Seigneur. Je pense en particulier à une période de ma vie où, après une grossesse très difficile, j’ai donné naissance à un petit garçon qui n’a vécu que quelques jours : la messe m’a beaucoup portée et permis de tenir dans l’espérance.
Vous avez eu différentes responsabilités diocésaines, quel rôle y tient l’Eucharistie ?
Les personnes en responsabilité diocésaine reçoivent chacune une lettre de mission, dans laquelle il leur est demandé d’avoir une vie sacramentelle régulière. C’est ainsi que tous les mardis matin, le Vicaire général propose une messe aux membres des Services diocésains. Nous ne sommes pas forcément tous présents, mais cela dit quelque chose du rôle de l’Eucharistie dans la mission.
Pour ma part, je participe souvent à la messe avant nos réunions, et cela change complètement pour moi l’atmosphère de nos rencontres. Comme le dit le Pape François dans l’intention, cela transforme en profondeur mes relations humaines.
Cela rejaillit-il sur votre manière de vivre la mission ?
Lorsque j’étais aumônier d’hôpital, je portais souvent la communion aux malades, et je sentais combien il était important pour moi-même de la recevoir, j’y voyais une certaine cohérence. Par contre au début, dans mon désir de partager cet amour de la communion, j’avais tendance à la proposer systématiquement aux personnes que je visitais. J’ai compris au fil du temps que j’avais à laisser le Seigneur faire naître ce désir dans les cœurs, et laisser les personnes elles-mêmes exprimer leur désir, ou non. Les malades que l’on visite ont d’abord besoin d’être écoutés, et c’est déjà un moment de communion fraternelle !
Pourrait-on parler de vie eucharistique ?
Sans doute, parce que le Seigneur transforme notre vie… Je ressens peut-être moins aujourd’hui ce désir d’aller à la messe tous les jours, mais les choses évoluent. Ma relation au Seigneur passe davantage par la lecture quotidienne de la Parole, qui fait le lien avec ma vie quotidienne, et grâce également à l’adoration de l’Eucharistie que je vis comme une présence vivante, pour faire de ma vie une eucharistie.
Il m’arrive parfois dans la mission, ou quand j’entends les dérives dont nous sommes témoins dans l’Église, d’avoir envie de baisser les bras, de ressentir angoisse ou désespérance… L’Eucharistie est alors là pour m’aider à rebondir et à rester fidèle. C’est un antidote à la tristesse et au découragement. Et je me laisse réchauffer par ce « Soleil de Dieu », pour reprendre les mots de Carlo Acutis, l’apôtre de l’Eucharistie.
Propos recueillis par Marie Dominique Corthier, Réseau Mondial de Prière du Pape France
Magnifique témoignage, simple et fort à la fois.. Les mots justes pour exprimer ce qui est essentiel à la vie eucharistique : très beau, voire émouvant parce que vrai, authentique
Merci infiniment pour ce partage