Jeunes et grands-parents, une relation singulière qui ouvre à l’espérance
Marie Dominique Corthier, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Juliette et Charlotte sont âgées respectivement de 23 et 21 ans. Deux jeunes bien de leur époque, qui nous disent comment elles accueillent cette intention de prière du Pape, et les réflexions que cela leur inspire concernant les relations qu’elles ont avec leurs grands-parents.
Que pensez-vous de cette intention de prière du Pape François ?
Charlotte. Quand on entend le terme de « personnes âgées », on imagine des gens très vieux et on n’a pas l’impression que cela concerne nos grands-parents, parce qu’on les voit encore jeunes…
Juliette. C’est vrai, et pourtant ce sont eux qui nous aident à prendre du recul grâce à leur expérience… eux qui nous transmettent des valeurs sur lesquelles nous pouvons fonder notre vie.
Quelles sont ces valeurs que vous transmettent vos grands-parents ?
Toutes les deux. Nos grands-parents paternels forment un couple très uni, et même encore très amoureux, et cela à la fois nous réjouit et nous étonne… Autour de nous la plupart des couples sont divorcés, et nos grands-parents sont notre référence en matière de fidélité. Même notre grand-mère maternelle, qui est veuve depuis longtemps, est fidèle à l’amour de ce grand-père que nous n’avons pas connu.
Diriez-vous que cela vous aide à regarder l’avenir avec espérance ?
Juliette. Ah oui ! Dans notre société, la fidélité n’est pas du tout mise en avant ; au contraire tromper son conjoint est presque une norme. Et pour nous, il est difficile de se projeter dans un couple qui dure parce qu’on a du mal à faire confiance. La notion de couple a beaucoup changé : avec les réseaux sociaux en particulier, il est facile d’aller « voir ailleurs ». Le couple est souvent vu comme une contrainte, et il n’y a pas de garantie de fidélité.
Charlotte. Quand on voit nos grands-parents, toujours amoureux et attentifs l’un à l’autre, on se dit : « Mais oui, c’est possible de s’aimer longtemps ». Papy nous dit parfois : « Le mariage c’est un engagement à prendre et à respecter, quoi qu’il en coûte ». Je trouve que c’est beau, mais difficile à vivre !
Juliette. Aujourd’hui on lâche à la moindre difficulté. On attend une relation parfaite, mais il y a des difficultés dans tous les couples, et c’est le pardon qui permet au couple de tenir dans la durée. Quand on choisit de vivre une relation vraie avec quelqu’un, on renonce à aller « voir ailleurs ».
Y a-t-il d’autres domaines dans lesquels vous vous sentez aidées par vos grands-parents ?
Juliette. Je pense par exemple au domaine professionnel. Ils ont eu une expérience de travail, et ils sont capables de nous donner des conseils, de nous aider à faire des choix.
Charlotte. Moi, je pense surtout à la culture. Notre grand-mère nous a fait découvrir le théâtre, l’opéra, et elle nous achète toujours des livres. Les grands-parents ont aussi un rôle éducatif, c’est un peu leur manière de nous faire entrer dans la mémoire du monde.
Et dans le domaine spirituel, celui de la foi ?
Charlotte. Oulala !! Ça c’est plus compliqué… On est allé à Taizé avec notre grand-mère et nos cousins, ça fait partie de notre culture. En y réfléchissant, je vois bien qu’il y a un rayonnement chez elle, une manière de voir la vie… Mais je n’ai encore pas beaucoup réfléchi à tout ça !
L’intention parle de « sagesse » des personnes âgées, qu’en pensez-vous ?
Quand on est jeune, on est un peu frivole, et la sagesse vient petit à petit, avec l’expérience. Et nous, on aime bien profiter de celle de nos grands-parents. Par exemple, nous deux, nous échangeons beaucoup entre nous, et quand il y a une question qu’on n’arrive pas à résoudre, sur laquelle on bloque, on se dit : « On devrait demander à Grand-mère. Elle nous éclairerait ! »
A entendre ces paroles, nous réalisons combien est précieux le rôle des aînés, et des grands-parents en particulier, dans la vie des jeunes. Avec le Réseau Mondial de Prière du Pape, portons-les dans la prière pour qu’ils sachent honorer cette responsabilité.
Propos recueillis par Marie Dominique Corthier, et le Réseau Mondial de Prière du Pape
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