La communication non violente, une issue au conflit
Équipe France
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Ce sont les petites gouttes d’eau qui font les grandes rivières. Chacun de nous peut par son comportement apporter sa contribution à la construction de la paix. Ainsi en ce mois de novembre, la prière et l’action seront unies en chacun de nous « pour que le langage du cœur et le dialogue priment toujours sur le langage des armes. »
Certaines personnes pratiquent spontanément cette qualité de relation qui fait grandir la paix en soi et autour de soi mais, d’autres ont besoin de l’apprendre ou de la réapprendre lorsqu’elles se trouvent dans des situations de conflits ou de violence.
Christine, formatrice à l’Institut de Formation et de recherche du Mouvement pour une Alternative Non-violente à Rodez (12), nous aide à aller plus loin.
« Lorsque j’attribue des torts à l’autre, -dans le cadre familial, amical ou professionnel-, ça peut monter très vite en puissance et me donner envie de le détruire. A partir du moment où je prends conscience que la parole ou l’attitude de l’autre me touchent, me mettent en colère, je peux me centrer sur ce qui se passe en moi, en prendre conscience et l’exprimer. Je sors des accusations, des insultes et je trouve des mots pour parler de ce que je ressens alors la paix en moi peut grandir.
Dans ce processus, il y a plusieurs étapes :
La 1ere étape : distinguer ce qui relève des faits et non de l’interprétation que j’en fais.
Nous ne réagissons pas tous de la même manière à une situation. Par exemple, lorsque je vois un cyclamen, je peux être plongé dans la tristesse parce que cela me rappelle la plante qui fleurit la tombe d’un défunt proche, ou bien être plongé dans la joie parce que je repense aux promenades que je faisais enfant dans la forêt avec ma grand-mère. Le fait est : je vois un cyclamen.
La 2ème étape : prendre conscience de mes émotions, pour les nommer.
Suis-je dans la tristesse, la joie, la peur ou la colère ? Chaque situation déclenche des sentiments qui me sont propres. Je peux être tenté de faire de mon émotion « la vérité » mais je peux aussi prendre conscience que je suis unique dans ma réaction. En découvrant ce qui se passe en moi et en l’offrant à l’autre, je me branche sur mon cœur et je prends de la hauteur pour ne plus être otage de mes émotions. Je peux aussi apprendre à écouter les ressentis des autres, avec respect : « Tu as l’air drôlement en colère, dis donc ! »
La 3ème étape : exprimer ses besoins.
Pour devenir capable de dire ce qui est important pour soi.
Certes, il y a un vrai besoin d’harmonie et de paix chez chacun de nous. Mais, concrètement, au quotidien, des tensions s’installent en nous quand ce qui est nécessaire à notre bien-être n’est pas nourri. Cependant, l’être humain se différencie des animaux par ses besoins autres que vitaux qu’il faut aussi apprendre à repérer et prendre en compte (créativité, respect, équité, …) Prendre soin de respecter ses besoins et éviter tout ce qui détruit la vie en soi peut éviter d’accuser l’autre de mon mal-être.
La 4ème étape : exprimer des demandes claires.
Après avoir repéré ses besoins, chacun de nous peut mettre en place une étape créative pour élaborer quelque chose de concret, précis. Par exemple, si je repère mon besoin de clarté dans un conflit n’étant pas sûr d’avoir bien saisi le point de vue de l’autre. Je peux décider de lui demander de bien préciser sa pensée ? J’ai tout à gagner de repérer mon besoin de tendresse, d’amitié ou de calme, à l’exprimer et à l’organiser.
La non-violence ouvre à une régulation de conflit qui respecte l’intégrité des personnes, en prenant en compte les besoins essentiels de chacun.
Je peux ainsi participer à mon bien être sans détruire l’autre. Car « prendre soin de soi en tenant compte de l’autre peuvent aller ensemble. »
Propos recueillis auprès de Christine Malgouyres, formatrice à l’Ifman à Rodez
Claire, Equipe France