La femme dans la Bible, les femmes de la Bible
Père Jean-Marie Dezon, diocèse de Gap, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en FranceLa Bible témoigne de la foi d’Israël au Dieu créateur qui affirme l’égalité foncière de l’homme et de la femme. Sur le plan de la création, la femme accomplit l’homme en le faisant devenir son époux. La femme n’initie pas seulement à la vie de société, elle est la mère de tous les vivants. Tandis que de nombreuses religions assimilent volontiers la femme à la terre, la Bible l’identifie plutôt à la vie : elle est, selon le sens de son nom de nature, Eve, la Vivante (Genèse 3,20).
Au cours de l’histoire de l’alliance, certaines femmes ont joué un rôle important et exemplaire. Voici d’abord les femmes des patriarches montrant leur louable élan vers la fécondité. Mais il y a aussi les héroïnes de l’Ancien Testament : alors que l’accès au culte leur est interdit, l’Esprit du Seigneur fond sur certaines femmes, les transformant tout comme les hommes en prophètes, montrant que leur sexe n’est pas un obstacle à l’irruption de l’Esprit : ainsi Myriam (Exode 15,20), Déborah et Yaël (Juges 4,4 ; 4,17 sv.), Houlda (2 Rois 22,14-20). Sans oublier Judith, qui montre, telle une prophétesse en acte, que tous peuvent compter sur la protection de Dieu.
Avec le Nouveau Testament, beaucoup de figures féminines très nobles se dessinent : en premier lieu la Vierge Marie mais aussi Elisabeth, la mère de Jean-Baptiste ; Anne la prophétesse (Luc 2,36-38) ; les sœurs de Lazare ; les femmes qui soutiennent de leurs ressources la communauté de Jésus et de ses apôtres ; celles qui sont au pied de la croix avec la Vierge… D’autres sont l’objet de la bonté et du pardon de Jésus : la Samaritaine, la pécheresse chez Simon et la femme adultère.
Au long de sa vie publique, Jésus s’est laissé suivre par de saintes femmes (Luc 8,2) ; il a pris pour exemple des vierges fidèles (Matthieu 25,1-13) ; il a confié à des femmes une mission (Jean 20,17). Dès lors, comment s’étonner que les Actes des Apôtres signalent, dans l’Église naissante, la place et le rôle joué par de nombreuses femmes, désormais appelées à collaborer à l’œuvre de l’Église (Actes 1,14 ; 9,36.41 ; etc.) ?
Pas 1 : La prophétesse Myriam

« La prophétesse Myriam, sœur d’Aaron, prit en main le tambourin ; toutes les femmes sortirent à sa suite, dansant et jouant du tambourin. Et Myriam leur entonna : ‘Chantez le Seigneur, il a fait un coup d’éclat. Cheval et cavalier, en mer il les jeta !’ » Exode 15,20-21
Après que le Peuple de Dieu, fuyant l’Égypte, ait passé la mer à pied sec, Moïse entonna avec les fils d’Israël un cantique au Seigneur. Mais Myriam, sœur de Moïse et d’Aaron, ne fut pas en reste : avec toutes les femmes sorties à sa suite, elle célèbre à son tour les bienfaits de Dieu, par la musique, le chant et la danse. Tout son être se laisse envahir par la joie, tout son être vibre sous l’action de l’Esprit du Dieu Sauveur.
Quel est mon chant d’action de grâce, ma reconnaissance des actions du Seigneur ? Quelle est ma prière, pour accueillir les dons de louange et d’émerveillement ? Est-ce que je laisse se déployer, dans ma relation à Dieu et à mes frères, tous mes dons intérieurs ?
Pas 2 : Un roi fait l’éloge de Judith

« Ozias dit à Judith : ‘Bénie es-tu, fille, par le Dieu Très-Haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre, et béni le Seigneur Dieu, créateur du ciel et de la terre, qui t’a dirigée pour frapper la tête du chef de nos ennemis ! Car ton espérance ne quittera pas le cœur des hommes, qui se souviendront à jamais de la force de Dieu. Et que Dieu, pour ton exaltation perpétuelle, daigne te visiter de ses biens, puisque tu n’as pas épargné ta vie devant l’humiliation de notre race.’ » Judith 13,18-20
Après l’action courageuse de Judith en faveur de son peuple, Ozias, roi d’Israël, appelle sur elle les bénédictions de Dieu. Le succès de Judith est à mettre au compte de sa prière, de ses jeûnes et de l’observance stricte des règles de pureté légale.
Quelle place je reconnais et je laisse aux dons les plus féminins, porteurs de vie et de joie ? Est-ce que je sais concilier en moi force et douceur, liberté et sagesse, discernement et charité ?
Pas 3 : La Femme et l’Église

« Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. » Apocalypse 12,1
Le livre de L’Apocalypse magnifie, ici, « la Femme » couronnée d’étoiles, celle qui met au monde l’enfant mâle et qui est poursuivie au désert par le dragon, mais qui doit en triompher. Cette Femme, c’est d’abord l’Église, nouvelle Eve qui donne naissance au Corps du Christ ; c’est ensuite, selon l’interprétation traditionnelle, Marie elle-même ; on peut enfin y voir le prototype de la Femme.
Quels sont les appels que je reçois du Christ à donner ma vie, à servir dans la joie, à participer à la vie du Corps du Christ qu’est l’Église ? Quelles sont mes joies, mes peines, mes espérances dans ce grand Corps ecclésial ? A quelle confiance et quelle fidélité suis-je convié(e) ?
Père Jean-Marie Dezon, diocèse de Gap, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France