Au chapitre 17 de l’évangile selon S. Jean, nous sommes avec Jésus qui prie le Père. Cette prière, l’Église l’a nommée ‟prière sacerdotale”. A partir de quelques versets, entrons dans un itinéraire spirituel pour prier à l’intention de ce mois

« Pour qu’à travers l’engagement de ses membres l’Église en Afrique soit ferment d’unité entre les peuples, signe d’espérance pour ce continent. »

A l’heure de son sacrifice sur la croix, après le lavement des pieds et le discours d’adieux à ses Apôtres, Jésus est toute offrande à son Père, totalement remis entre ses mains dans un ultime acte d’abandon. En même temps, il intercède pour ses Apôtres présents et pour les croyants de tous les temps qui, grâce à eux, recevront son enseignement et se rangeront sous sa conduite, Lui, le Bon Pasteur. Il prie le Père pour l’Église, qu’elle devienne comme le miroir de son unité à Lui, le Fils, avec son Père.

1^er  pas : Une Église comme lieu de réconciliation.

 «Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et que je suis en toi, qu’ils soient en nous, eux aussi, afin que le monde croie que tu m’as envoyé.  Qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, comme toi en moi, pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.». Jn 17, 21,22b, 23

La prière sacerdotale (Jn 17) est un appel à l’unité. Pour les chrétiens, l’unité est fondamentale, mais aussi un défi. En Afrique, elle est un défi pour l’évangélisation. C’est ce qu’ont affirmé les évêques réunis au premier synode sur l’Afrique. “En Afrique comme ailleurs dans le monde, l’esprit de dialogue, de paix et de réconciliation est loin d’habiter le cœur de tous les hommes. Les guerres, les conflits, les attitudes racistes et xénophobes dominent encore trop le monde des relations humaines. L’Église en Afrique éprouve la nécessité de devenir pour tous un lieu d’une authentique réconciliation.”(Jean-Paul II, Exhortation apostolique Ecclesia in Africa, n° 79).

Prions pour que dans son travail d’évangélisation, l’Église d’Afrique soit ferment d’unité et de réconciliation. Qu’elle aide les pays à construire des nations réconciliées où tous sont frères et sœurs.

2^ème  pas : L’unité comme témoignage.

« Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »Jn 17, 23

L’unité est aussi pour l’Église d’Afrique un témoignage et une manière de vivre.  En effet, l’Exhortation Apostolique post-synodale Africae munus (AM) du pape Benoît XVI rappelle que  la réconciliation est un processus qui guérit, une manière de vivre et une mission.

« Pour réussir une véritable réconciliation…l’Église a besoin de témoins qui soient profondément enracinés dans le Christ, et qui se nourrissent de sa Parole et des Sacrements….ces témoins sont capables de s’investir dans l’œuvre de communion de la Famille de Dieu en communiquant au monde…l’esprit de réconciliation, de justice et de paix » (A.M n° 34).

Prions pour que l’Église d’Afrique comme témoin de l’unité soit  aussi une Église missionnaire et évangélisatrice  de la société africaine.

3^ème  pas : Le témoignage pour la justice, la paix et le développement intégral

« Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, restent dans le monde, tandis que moi je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un ». Jn 17, 11.

Le Pape Benoît XVI rappelle que « Le visage de l’évangélisation prend aujourd’hui le nom de réconciliation, « condition indispensable pour instaurer en Afrique des rapports de justice entre les hommes et pour construire une paix équitable et durable dans le respect de chaque individu et de tous les peuples ». (A.M n° 174).

La paix dont le Pape parle est appelée à toucher tous les cœurs. Elle se concrétise dans l’accompagnement des peuples dans leur engagement pour la paix, la justice, la stabilité et une meilleur gouvernance des pays du continent.

Prions pour que l’Église d’Afrique malgré ses multiples difficultés reste engagée auprès des peuples et soit toujours au service des exclus, des faibles et des blessés. Elle promouvra  ainsi  le développement intégral tel que le demande l’encyclique ‟Laudato si ” du Pape François.  

P. Rigobert Minani s.j
Coordinateur de l’Apostolat social dans la province d’Afrique centrale (ACE)