La traite des personnes ne doit plus être un problème abstrait
Équipe France
A l’occasion de la IVème Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, le Pape François a répondu aux questions de jeunes venus le rencontrer. Certains sont italiens, d’autres, jeunes migrants, sont arrivés en Italie pour fuir leur pays et vivent ici encore dans la marginalité. La réponse du Pape, est une invitation à l’action. Qu’elle nous soutienne tout au long de ce mois « Pour l’accueil généreux des victimes de la traite des personnes, de la prostitution forcée et de la violence. »
Extraits :
« Il y a indubitablement une grande ignorance sur le thème de la traite. Mais parfois, il semble qu’il y ait également peu de volonté de comprendre la portée du problème. Pourquoi? Parce qu’il touche de près notre conscience, parce qu’il est scabreux, parce qu’il nous fait honte. Il y a également ceux qui, tout en sachant, ne veulent pas parler parce qu’ils se trouvent au bout de la «filière de consommation», en tant qu’utilisateurs des «services» qui sont offerts dans la rue ou sur internet. Il y a, enfin, ceux qui ne veulent pas que l’on en parle, parce qu’impliqués directement dans les organisations criminelles qui tirent de gros profits de la traite. Oui, il faut du courage et de l’honnêteté, «quand, dans le quotidien, nous rencontrons ou avons affaire à des personnes qui pourraient être victimes du trafic d’êtres humains, ou quand nous devons choisir d’acheter des produits qui peuvent, en toute vraisemblance, avoir été fabriqués par l’exploitation d’autres personnes».
« Le travail de sensibilisation doit commencer chez nous, partir de nous-mêmes, car ce n’est qu’ainsi que nous serons capables ensuite d’éveiller les consciences de nos communautés, en les encourageant à s’impliquer afin qu’aucun être humain ne soit plus victime de la traite. »
Pour les jeunes, cela semble une tâche plus facile, étant donné que leur pensée est moins structurée, qu’ils sont plus libres de raisonner par eux-mêmes. La voix des jeunes, plus enthousiaste et spontanée, doit rompre le silence pour dénoncer les injustices de la traite et proposer des solutions concrètes. Les adultes qui sont prêts à écouter peuvent être d’une grande aide. »
« Les jeunes occupent une position privilégiée pour rencontrer les rescapés de la traite d’êtres humains. Allez dans vos paroisses, dans une association près de chez vous, rencontrez les personnes, écoutez-les. De là découleront une réponse et un engagement concrets de votre part. Je vois en effet le risque que cela devienne un problème abstrait, mais il n’est pas abstrait. Il y a des signes que vous pouvez apprendre à «lire», qui vous disent : il pourrait s’agir ici d’une victime de la traite, d’un esclave. Nous avons besoin de promouvoir la culture de la rencontre qui porte toujours en elle une richesse inattendue et de grandes surprises. »
L’Église doit promouvoir et créer de nouveaux espaces de rencontre, pour cette raison, j’ai demandé d’ouvrir les paroisses à l’accueil. Il faut reconnaître le grand engagement en réponse à mon appel, merci ! Je vous demande à vous qui êtes présents aujourd’hui d’œuvrer en faveur de l’ouverture à l’autre, surtout lorsqu’il est blessé dans sa dignité. Devenez promoteurs d’initiatives que vos paroisses puissent accueillir. Aidez l’Église à créer des espaces de partage d’expériences et d’intégration de foi et de vie. »
Claire R., Equipe France
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