Le changeur et sa femme
Équipe FranceCe tableau a été peint en 1514 par un peintre flamand, Quentin Metsys. Regardons de plus près ce qu’il peut nous dévoiler, et peut-être nous dire pour aujourd’hui.
Le tableau représente un couple installé à une table. Un homme et sa femme. L’homme exerce la profession de changeur.
C’est un intérieur bourgeois, on y voit des livres, de la verrerie, un miroir.
Les vêtements du couple sont confectionnés dans de belles étoffes. Tirant vers le bleu pour lui, vers le rouge pour elle. Ils ont des moyens confortables pour leur époque.
L’homme est concentré sur son travail de changeur. Il pèse des pièces avec précision. Sa femme jette un œil sur ce qu’il fait tout en feuilletant un livre. Sur celui-ci on voit une image, une représentation de la Vierge à l’Enfant. C’est donc un livre religieux.
Nous voyons se côtoyer sur la table l’argent d’un côté et la religion de l’autre. Nous remarquons chez le changeur et sa femme deux attitudes différentes, des vêtements aux couleurs différentes. Ces deux personnages sont côte à côte, mais sont-ils vraiment sur la même longueur d’onde ?
Ce tableau a été peint au XVIe siècle, à une époque où l’argent afflue en raison de l’exploitation des mines d’or d’Amérique. Il y a alors en Europe un décollage économique très fort, après la Renaissance. C’est le début du capitalisme. Ce tableau nous présente le capitalisme d’hier, celui des marchands, avec des espèces sonnantes et trébuchantes ; d’ailleurs la petite balance du changeur s’appelle un trébuchet…
Aujourd’hui le monde de la finance a bien changé : il est celui de la spéculation, des actions en bourse, il est de plus en plus déconnecté du travail, il a une réalité de moins en moins matérielle et visible. Il nous échappe, sans doute au propre comme au figuré.
En contemplant ce tableau, nous rejoignons l’intention que propose le pape François ce mois-ci : « Prions pour que les responsables financiers travaillent avec les gouvernements pour réguler les marchés financiers et protéger les citoyens contre leurs dangers. »
Anne, Réseau Mondial de Prière du Pape en France