Le chant liturgique à Keur Moussa
Anne, Equipe FranceAu Sénégal, au monastère de Keur Moussa, la liturgie mêle le chant grégorien et les instruments traditionnels africains, kora, balafon et tambours.
L’abbaye de Keur Moussa a été fondée au Sénégal en 1961 par 9 moines bénédictins venus de l’abbaye de Solesmes dans la Sarthe. Pour leurs offices, les moines ont été formés au chant grégorien. En 1963, le Concile Vatican II, dans la Constitution sur la liturgie, note que les peuples possèdent des traditions musicales qui tiennent une grande place dans leur vie religieuse et sociale et invite à accorder à cette musique « l’estime qui lui est due et une place convenable ». Le texte invite aussi les missionnaires à « promouvoir les musiques traditionnelles des peuples tant à l’école que dans les actions sacrées ».
S’ouvrant à ces orientations, Frère Dominique Catta part recueillir des chants populaires du Sénégal et d’autres pays d’Afrique. Il est surpris de découvrir des rapprochements entre les mélodies de ces chants qui puisent dans un répertoire très ancien et celles du chant grégorien.
Les moines découvrent aussi la kora -calebasse entourée d’une peau, munie d’un manche et de 21 cordes-, cet instrument avec lequel les griots* accompagnent leurs chants ; ils apprennent à en jouer et l’utilisent pour accompagner le grégorien. A partir de là, Frère Dominique Catta commence à composer des chants liturgiques en wolof et en français et des accompagnements de psaumes alliant la tradition grégorienne et la musique traditionnelle sénégalaise.
Actuellement la Communauté de Keur Moussa est une communauté internationale composée de sénégalais, français, guinéens, camerounais… Les moines, en lien avec les villageois ont créé des vergers, une école, un dispensaire. Ils ont un atelier de lutherie où ils fabriquent des koras. Leurs offices sont également accompagnés par le balafon, le tam-tam et les tambours.
En écoutant ce chant « Ne crains pas » qui nous invite à la confiance en Dieu, nous pouvons prier pour l’Église en Afrique ‟pour qu’à travers l’engagement de ses membres, elle soit ferment d’unité entre les peuples, signe d’espérance pour ce continent”.
Si tu passes par les eaux, je serai avec toi
Si tu traverses le feu, tu ne t’y brûleras pas
Car je suis, moi, Yahvé ton Dieu
Le Saint d’Israël, ton Sauveur
Ref.
Ne crains pas, je suis avec toi
Ne crains pas, je t’ai racheté
Par ton nom, je t’ai appelé
Ne crains pas, tu es à moi
Tu comptes beaucoup à mes yeux, aussi, tu as du prix
Je t’ai posé dans ma terre puisque je t’aime
Car je suis, moi, Yahvé ton Dieu
Ton Créateur, ton Sauveur
Tu es mon enfant bien-aimé ; j’aime à te regarder
Je t’ai posé devant moi ; de toi je tire ma joie
Car je suis, moi, Yahvé ton Dieu
Dieu de tendresse et d’amour
Ceux qui portent mon nom, tous ceux que j’ai formés
Seront mon œuvre à jamais, seront ma gloire
Car je suis, moi, Yahvé, leur Dieu
Leur Rédempteur, leur Sauveur
Gloire au Père, au Seigneur tout-puissant
Gloire au Fils, le Seigneur de la gloire
Par l’Esprit-Saint qui remplit l’univers
Alleluia
Anne, Equipe France
Pour aller plus loin : site de l’abbaye
* personne qui officie comme communicateur traditionnel en Afrique de l’Ouest.