Le chemin de Lazare, source de vie et de lumière
P. Alain Marchadour, AssomptionisteDans de nombreux endroits du monde, des hommes et des femmes ont le sentiment d’être impuissants face aux persécutions et aux souffrances. Celles-ci prennent des formes différentes, comme l’illustre le récit de Lazare et de ses sœurs dans l’évangile de Jean (Jn 11, 1-44)
Avant l’intervention de Jésus, il faut de la patience… les quatre jours ont dû paraître longs pour les deux femmes, en voyant leur frère dépérir tandis que Jésus tarde à venir.
Pas 1 – Jésus ne répond pas immédiatement

« Il y avait un homme malade, c’était Lazare de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe… Les sœurs envoyèrent dire à Jésus: ‟Seigneur, celui que tu aimes est malade.” » Jn 11, 1,3
Jésus aimait Lazare et ses sœurs, et pourtant il laisse passer quatre jours, tandis que les deux sœurs voient leur frère dépérir sans que Jésus vienne le sauver. Lazare reste silencieux, nous ignorons de quel mal il souffre. Quand Jésus arrive près de la famille, c’est trop tard. Lazare est mort depuis quatre jours, une durée largement suffisante dans la vision juive pour être mort totalement, sans espérance de retour. Ainsi Jésus aime cette famille avec une grande proximité. La demande de Marthe et Marie à Jésus est restée discrète, comme si elles ne voulaient pas forcer la main du Maître. Ces quatre jours constituent un supplice pour les deux sœurs.
- Voyant nos communautés fragilisées, nous nous unissons à Marthe et Marie, et nous faisons nôtres leurs sentiments.
Pas 2 – Jésus semble absent mais il est au travail

« Sur ces mots, il ajoute : ‟Notre ami Lazare s’est endormi mais je vais aller le réveiller.” » Jn 11, 11
Comme souvent, les Douze ne comprennent pas le comportement de Jésus. Au fil des longues marches dans la Terre sainte, Jésus les éduque pour les préparer à prendre la relève quand il sera reparti vers le Père. Ils mettent du temps à comprendre, enthousiastes d’accompagner un tel maître mais souvent résistants à son appel. Dans cette marche vers Jérusalem, ils sont inquiets mais ils suivent le maître sur le chemin de sa passion, un peu comme une répétition de son chemin de croix. Le geste de Jésus envers Lazare trouvera tout son sens dans sa mort et sa Résurrection.
- De même que Jésus a donné sa vie, les communautés éprouvées rendent présent ce mystère de mort et de résurrection. En communion avec elles, nous accompagnons Jésus et ses disciples.
Pas 3 – Jésus se laisse toucher et nous invite à une foi confiante

« Quand il les vit se lamenter, elle (Marie) et les Juifs qui l’accompagnaient, Jésus frémit intérieurement et se troubla. » Jn 11, 33 … « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » Jn 11, 25b-26a
Jésus nous communique beaucoup de messages dans cette belle page. Au cœur même de nos souffrances, il nous transmet la certitude qu’il nous a rejoints pour nous accompagner dans les joies et les peines. A travers le trio de Béthanie, il nous invite à donner toute leur place à ceux qui ont besoin des autres pour vivre, espérer et aimer.
- Je cherche à voir avec un regard de foi comment ce que vivent les communautés éprouvées ouvre à la lumière de la Résurrection.
P. Alain Marchadour, Assomptioniste