L’Église d’Afrique comme signe et instrument du Salut.
Équipe France
Coordinateur de l’Apostolat social dans la Province jésuite d’Afrique centrale, Rigobert Minani, sj, nous livre sa réflexion sur le défi de ce mois prenant appui sur les deux grands textes pontificaux sur l’Église du continent africain, Ecclesia in Africa (1995) et Africa Munus (2011).
L’Église d’Afrique fête en juillet 2019 le jubilé d’or (1969-2019) de la création du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) créé lors de la visite du Pape Paul VI en Afrique. Cette célébration a comme thème « Église-famille de Dieu en Afrique, célèbre ton jubilé, proclame Jésus-Christ ton sauveur ! ». La prière diffusée à cette occasion demande comme grâce particulière « une véritable conversion et réconciliation entre nous, afin que nous portions un plus grand témoignage au Christ ».
Cette prière fait écho aux défis de l’Église du continent tels qu’ils ont été exprimés dans deux synodes spéciaux sur l’Afrique. En effet l’exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa (EA), (1994) du pape Jean-Paul II rappelle la mission évangélisatrice de l’Église d’Afrique.
« Un vrai témoignage de la part des croyants est essentiel aujourd’hui en Afrique pour proclamer la foi de manière authentique… il faut que les croyants donnent le témoignage d’un amour mutuel sincère. … Le but dernier de la mission est de faire participer à la communion qui existe entre le Père et le Fils : les disciples doivent vivre entre eux l’unité, demeurant dans le Père et le Fils, afin que le monde reconnaisse et croie (cf. Jn 17, 21-23)» (EA, n° 77).
L’appel à l’unité en Afrique va bien au-delà du seul cercle ecclésial. L’Église d’Afrique est appelée à aussi transformer la vie publique, en particulier la construction des nations africaines au-delà des clivages identitaires.
« Le processus ardu de la construction d’une unité nationale rencontre des obstacles particuliers dans le continent africain » (EA, n° 111).
L’Église d’Afrique déplore aussi les conflits et les guerres dont souffre le continent. Elle dénonce les causes extérieures des conflits dont entre autres la compétition internationale pour l’exploitation de ses ressources naturelles. Cependant elle reconnaît aussi que ces guerres ont des causes internes au Continent telles que « le tribalisme, le népotisme, le racisme, l’intolérance religieuse, la soif du pouvoir, renforcée par des régimes totalitaires qui bafouent impunément les droits et la dignité de l’homme. Les populations brimées et réduites au silence subissent en victimes innocentes et résignées toutes ces situations d’injustice (EA n°117).
C’est pour cette raison que la seconde Assemblée synodale avait souhaité que l’Église d’Afrique évangélise le monde de la politique. En effet l’exhortation apostolique post-synodale Africae Munus (AM)(2011) du Pape Benoît XVI, reviendra avec vigueur sur la nécessité pour l’Église d’être ferment de l’unité.
« Une des tâches essentielles de l’Église est de porter le message de l’Évangile au cœur des sociétés africaines, de conduire vers la vision de Dieu… J’invite l’Église en Afrique à être témoin dans le service de la réconciliation, de la justice et de la paix. » (AM n° 15).
Prier pour que l’engagement des membres de l’Église en Afrique soit ferment d’unité entre les peuples et signe d’espérance pour ce continent, c’est prolonger dans la prière ces exhortations à l’Église d’Afrique
Rigobert Minani s.j
Coordinateur de l’Apostolat social
Province d’Afrique centrale (ACE).