L’Église, création nouvelle, ne peut naître que de l’Esprit
Père Jean-Marie Dezon, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en FranceS’il nous est parfois difficile de dépasser l’aspect humain de l’Église, l’Écriture Sainte, quant à elle, parle à notre foi et désigne l’Église comme un mystère : mystère d’un peuple encore pécheur mais possédant les prémices du Salut, parce qu’il est l’extension du Corps du Christ, le foyer de l’amour ; mystère d’une institution humano-divine en laquelle l’homme peut trouver la lumière, le pardon et la grâce.
Le livre des Actes des Apôtres dit d’une manière à la fois sobre et puissante cette naissance de l’Église dès le jour de Pentecôte, par l’action et la présence de l’Esprit Saint. On a d’ailleurs souvent parlé de ce livre comme de « l’Évangile de l’Esprit ».
A la Pentecôte, l’Esprit est répandu sur toute chair (Actes 2,47) ; il est la force qui lance l’Église naissante jusqu’aux extrémités de la terre (1,8). Mais il n’est pas seulement au point de départ : il accompagne et guide l’action des Apôtres (16,65) ; il donne à leurs décisions son autorité. Si la Parole croît et se multiplie (6,7 ; 12,24), la source intérieure de cet élan dans la joie est l’Esprit : La parole du Seigneur gagnait toute la contrée… Quant aux disciples, ils restaient remplis de joie et d’Esprit Saint (13,52).
Le corps ecclésial n’est vivant que s’il est le corps du Christ ressuscité répandant l’Esprit. Cette effusion d’Esprit commence dès le jour de Pâques (Jn, 20,22) lorsque Jésus souffle l’Esprit recréateur sur les disciples enfin rassemblés par lui, chefs du nouveau peuple de Dieu.
Après la Pentecôte, l’Église s’accroît rapidement. On y entre en accueillant la parole des apôtres qui engendre la foi en Jésus ressuscité (Actes 2,36) puis en recevant le baptême d’eau suivi d’une imposition des mains qui confère l’Esprit et ses charismes (8, 16s; 19,6). On y demeure un membre vivant par une quadruple fidélité : à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle (koïnonia), à la fraction du pain et aux prières en commun.
Pas 1 – L’Église, une communion de frères et de soeurs

Actes des Apôtres 2, 42-44 « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les apôtres. Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun. »
Les premiers chapitres du livre des Actes des Apôtres sont comme rythmés par des ‘sommaires’ exprimant la présence et l’action de l’Esprit de Dieu à l’œuvre dans la toute première communauté de frères rassemblés au nom du Christ. L’Église s’édifie ainsi, dans l’unité et le partage, dans la fidélité à la Parole, dans la communion fraternelle.
Quelles sont mes joies à vivre en Église ? En quoi et comment suis-je un membre vivant et aimant du corps du Christ qu’est l’Église ? Quels sont les appels que j’accueille au cœur de l’Église, et où je reconnais l’appel du Christ et de l’Évangile ?
Pas 2 – Les difficultés des hommes à vivre l’Église

Actes 5,1 « Un homme du nom d’Ananias vendit une propriété, d’accord avec Saphira sa femme ; puis, de connivence avec elle, il retint une partie du prix, apporta le reste et le déposa aux pieds des apôtres. Mais Pierre dit : ‘Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur ? Tu as menti à l’Esprit Saint et tu as retenu une partie du terrain’. »
La rédaction du livre des Actes des Apôtres est unanimement attribuée à Luc, qui est également l’auteur de l’évangile qui porte son nom. Alors qu’il présente l’acte de naissance de l’Église et l’action de l’Esprit Saint dans la première communauté chrétienne, Luc ne cherche pas à dresser un tableau idéal, mais décrit aussi des situations de péché, des épreuves ou des difficultés pour vivre vraiment dans la lumière et la vérité de l’Évangile.
Quels sont pour moi les engagements évangéliques et les fidélités en Église les plus difficiles à vivre ? Ai-je des frères qui savent m’aider à ‘faire Église’ et à vivre la joie de l’Évangile ? L’enseignement de l’Église est-il pour moi un soutien, ou une exigence trop lourde ?
Pas 3 – Témoigner de l’Évangile de la grâce de Dieu

Actes 20,22-24 « A Milet, Paul disait aux anciens de l’Église d’Ephèse : ‘Maintenant, prisonnier de l’Esprit, me voici en route pour Jérusalem : je ne sais pas quel y sera mon sort, mais en tout cas l’Esprit me l’atteste de ville en ville, chaînes et détresses m’y attendent. Je n’attache d’ailleurs vraiment aucun prix à ma propre vie ; mon but, c’est de mener à bien ma course et le service que le Seigneur m’a confié : rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu. »
Alors qu’il poursuit ses longs voyages missionnaires, l’apôtre Paul, témoin infatigable de l’Évangile, atteste auprès des églises et des communautés qu’il rencontre, que la grâce et la force de l’Esprit sont à l’œuvre. Il exhorte ainsi chacun à vivre également guidé par l’Esprit, sans craindre les obstacles ni l’adversité, mais « poursuivant la course et menant à bien le service confié par le Seigneur ».
Comment suis-je moi aussi, au cœur de l’Église, témoin de l’Évangile et de la grâce de Dieu ? Est-ce que je sais me mettre à l’écoute de « ce que l’Esprit dit à l’Église » ? Est-ce que je rends grâce pour l’Église, appelée par le Christ à former un seul Corps ?
Père Jean-Marie Dezon, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France