« L’Évangile par toute ta vie… »
Équipe France

(c) Dominicaines du saint nom de Jésus
Quand des religieux consacrés parlent de leur vocation en lien avec les plus pauvres, cela donne un magnifique témoignage qui nous émerveille. Rendons grâce au Seigneur pour leur charisme, pour leur engagement et avec eux, tenons bon dans la prière tout au long de ce mois.
Frère Jean Marie, religieux – Abbaye cistercienne Sainte Marie du Désert
« Les premiers moines chrétiens l’avaient bien compris : ‟ Est moine celui qui est séparé de tous et uni à tous.” Évagre le Pontique
La petite Thérèse, elle aussi ! Proclamée ‟ patronne des missions ”, en n’ayant jamais quitté le carmel de Lisieux, elle nous donne de comprendre la place des consacrés, et des moines. ‟Ô Jésus mon Amour, ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour.”
Il me semble que réveiller notre ‟ ferveur missionnaire ” est tout simplement de nous souvenir de notre vocation d’enfants de Dieu, à la manière d’un Évagre et d’une Thérèse de Lisieux qui se savaient aimés de notre Dieu-Amour et voulaient, par toute leur vie, répandre l’amour reçu et ainsi devenir des ‟ missionnaires ” en s’ouvrant à l’amour de leurs frères.
J’ai la joie d’être au service de l’accueil des hôtes et j’aime l’insistance avec laquelle St Benoît, dans sa Règle, demande que tous les hôtes qui arrivent soient reçus comme le Christ, car il dira un jour : ‟ J’ai été votre hôte et vous m’avez reçu ”. »
Petite sœur Maryvonne-Odile de Jésus de Charles de Foucauld – Communauté de Toulouse
« Cette intention du pape, je la trouve très bien avec ma vie de Petite Sœur de Jésus, quand je lis dans le livre de Petite Sœur Magdeleine : ‟ Il te faudra être prête à choisir les plus pauvres et les plus délaissés pour crier l’Evangile, non par des paroles mais par toute ta vie ”.
Par de longs temps de prière je veux être missionnaire, puisant à la source que sont les Ecritures et l’Eucharistie. C’est là que se trouve le « tremplin » qui m’a permis d’aller chez les Pygmées, en R.D Congo.
Après des heures de marche, arriver au campement et ‟perdre son temps” avec eux assise sur un tronc d’arbre. Les écouter, rire ensemble, regarder les hommes tailler leurs flèches magiques et partager ce qui se trouve dans la casserole sur le feu devant nous. Quel délice… pour la bouche et pour le cœur !
Et ici à Empalot de Toulouse, comment garder cet élan missionnaire ?
– aller de temps en temps chez G. et F. au milieu des canettes de bière, avec la fumée de cigarette et les trois chats et m’entendre dire : « Tu es la seule à nous visiter » ;
– écouter la solitude des seniors que l’association de quartier me donne à visiter, chez eux ou en leur hospitalisation ;
– et la rue, quel lieu magnifique de rencontres ! Là, c’est le St Esprit qui prévoit tout ! ;
– plus délicate, la question : ‟comment être” avec les dealers et acheteurs de drogue, jour et nuit, devant notre immeuble (intercession et… ?) ;
– le soir, pouvoir échanger sur ce que chacune a vécu, c’est aussi « un temps favorable ».
Je viens de lire cette prière dans ‟ Pain de Vie” de Xavier Léon-Dufour : ‟ Ta présence, Seigneur, envahit mon présent et mon présent devient ainsi présence à l’autre ”. »
Sœur Bernadette – Abbaye cistercienne de Castagniers
« Prière et travail selon la règle de Saint-Benoît sont les deux piliers de ma vocation. Le pape François en Septembre 2015 a interpellé toutes les communautés chrétiennes jusqu’aux communautés religieuses pour qu’elles ouvrent leurs portes aux migrants. Dans ce département où ils sont si nombreux à affluer d’Italie, les sollicitations sont nombreuses. Ma communauté de Castagniers a rejoint le réseau JRS-Welcome et la Pastorale des migrants. Nous avons depuis accueilli une dizaine de personnes avec lesquelles nous avons tissé des liens fraternels. Cet accueil répond aussi à notre vocation monastique en écho à Mathieu 25, nous souhaitons que l’hospitalité soit un pilier, comme nous y invite la règle de St Benoit : « Tous les hôtes seront accueillis comme le Christ. »
Nous voyons aussi l’accueil du plus fragile dans l’accompagnement des sœurs âgées. C’est le Christ que nous accueillons dans ces plus petits, ces plus faibles parmi nous ; il s’agit d’une autre pauvreté mais elle est toute aussi réelle.
Enfin, nous choisissons bien souvent de partager le fruit de notre travail avec les plus pauvres ; notre priorité n’est pas de faire de notre monastère un lieu confortable et beau mais faire le choix de patienter pour l’embellir a du sens. En choisissant la simplicité afin de vivre prioritairement l’entraide entre communautés ou avec nos frères, nous sommes fidèles à notre règle. C’est aussi pour nous qui ne manquons de rien, une manière de partager la vie précaire de tant d’hommes et de femmes pour lesquelles monte continuellement vers le Seigneur la prière de chaque sœur. »
Frère Didier van Hecke – Communauté franciscaine de Brive la Gaillarde
« ‟Les frères doivent se réjouir quand ils se trouvent parmi des gens de basse condition et méprisés, des pauvres et des infirmes, des malades et des lépreux, et des mendiants des rues.” (1ère Règle de St François 9,2)
Voilà ce que dit St François à ses frères qui veulent le suivre sur la voie de l’Évangile. Pour lui, la place des frères est de se situer au plus près de tous ceux et toutes celles qui se trouvent à la marge ou, comme le dit le pape François, aux périphéries. Et il va encore plus loin en disant que c’est dans cette proximité et cette communion avec les exclus que les frères doivent puiser et trouver leur joie. Il s’agit donc de sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de tous ceux qui sont aux périphéries.
Aumônier des Gens du Voyage, j’expérimente cela à chaque fois que je rejoins les campements de gitans pour une visite, une rencontre, un partage, une préparation de baptême ou de funérailles. Croire en la rencontre et avec Dieu se faire proche de tous ceux qui sont à la marge. C’est cela servir l’Évangile : se décentrer pour aimer. »
Sr Marielle Laporte – Congrégation des Sœurs Dominicaines du Saint Nom de Jésus
« Notre congrégation, née à Toulouse au lendemain de la Révolution française, a reçu pour mission l’évangélisation des jeunes filles par l’enseignement et l’éducation. Religieuses au milieu des jeunes, certaines d’entre nous ont des missions bien spécifiques au sein des établissements scolaires et parfois aussi en service d’Église et en paroisses.
Si dès l’origine de la Congrégation l’ouverture aux pauvres a été clairement annoncée, puisque la création d’une classe ‟pour les riches” permettait celle d’une classe gratuite pour ‟les pauvres” ; de nos jours, nos établissements sont ouverts dans un esprit de mixité sociale.
Cependant, il existe une pauvreté qui loin d’être celle du portefeuille concerne plutôt celle du cœur. Un cœur qui ne sait pas encore que Dieu est à l’origine de tout et présence dans toute vie. Cette force et cette joie de se savoir aimés du Père, nous souhaitons les porter à tous pour combler une pauvreté existentielle.
Ces « pauvres », nos établissements les accueillent : élèves, parents, collègues. Chacun a son chemin particulier et nous tâchons, marchant avec eux, de leur présenter et les accompagner vers Celui qui mène au Père. Ce chemin n’est pas celui de l’isolé, c’est ensemble que nous avançons.
Pour nous aider dans cette mission, le Nom de Jésus dans nos cœurs et sur nos lèvres est force et douceur. »
Equipe France