Partir ou mourir

Texte Bailo, musique Mathias Duplessy

J’avais 18 ans en Guinée
Oui ma vie était tracée
Mon école ma famille mon boulot
Moi j’étais bien là bas, oh ma Guinée à moi

Pas de justice en Guinée, pas de sécurité
Je descends dans la rue, manifester
Ils m’ont tabassé
Ma Guinée m’a cassé

Partir ou mourir
C’était mes seules voies
Mais comme disait Papa
Mon fils t’as pas le choix

Partir ou mourir
Moi je n’ai plus d’endroit
Où me sentir en paix
Où me sentir chez moi

Partir ou mourir
C’était mes seules voies
Mais comme disait Papa
Mon fils t’a pas le choix

Partir ou mourir
Moi je n’ai plus d’endroit
Où me sentir en paix
Où me sentir chez moi

Cette chanson a été composée lors d’ateliers d’écriture musicale sur l’exil, mis en place par l’association LIMBO qui accompagne des personnes survivantes du trafic et de la torture en Libye (https://limbo-asso.com/le-chant-des-vivants/).

A Conques des ateliers d’art-thérapie leur ouvrent un espace pour se reconstruire et peu à peu dire ce qu’ils ont vécu. Ils improvisent des petits textes qui parlent de l’exil, des espoirs. La musique est importante pour les jeunes et l’idée germe d’utiliser ce vecteur privilégié. Invité par l’association, Mathias Duplessy vient mettre en musique leurs écrits pour leur permettre de chanter ce qu’ils ont tant de mal à dire. Un film documente cette expérience : Le chant des vivants.

Ils sont une petite dizaine de jeunes survivants à avoir décidé de participer à cette aventure avec LIMBO. Parfois seuls, parfois à deux, avec un peu d’aide, ils ont écrit les neuf chansons qui jalonnent le film. Chacune de ces chansons retrace, l’une après l’autre, les étapes de la route de l’exil : le départ, la route, la Libye, la traversée, l’arrivée,  le trauma, l’avenir.

Partir ou mourir est le témoignage d’un jeune guinéen obligé de prendre en catastrophe la route de l’exil après avoir participé à une manifestation anti-gouvernementale.

Anne Passot, Réseau Mondial de Prière du Pape France