Marcher ensemble : prêtres et laïcs
Équipe France
Gérard Naslin, prêtre accompagnateur du Service diocésain de Pastorale Catéchétique et du Service diocésain des pèlerinages de Nantes nous partage son expérience de collaboration avec les laïcs. Il nous aide à entrer dans l’intention de prière de ce mois :
« Pour qu’en vertu du baptême, les fidèles laïcs, en particulier les femmes, participent plus aux instances de responsabilité de l’Église. »
« Lorsque je « relis » mes 53 années de ministère comme prêtre, je revois tant de visages de femmes qui avec moi ont eu le souci d’annoncer l’Évangile du Christ.
J’ai toujours partagé ma mission avec des religieuses et des laïques que ce soit dans le cadre d’aumôneries de scolaires ; dans les instances diocésaines et nationales d’un mouvement d’action catholique ; dans la responsabilité d’une paroisse et aujourd’hui dans les services diocésains de la pastorale catéchétique et des pèlerinages.
Dans chacune de mes missions ainsi partagées j’ai toujours apprécié la complémentarité de nos psychologies, de nos charismes, de nos compétences, de nos intuitions, de nos projets pastoraux. Elles m’ont aidé à ne pas trop tomber dans une forme de cléricalisme, moi, homme prêtre, elles m’ont obligé à prendre ma place, mais pas toute la place. Ces femmes avaient bien conscience qu’elles n’étaient pas là seulement pour donner un coup de main, mais bien pour être « responsables », c’est-à-dire toujours prêtes à rendre compte de la mission qui était la leur comme baptisées. Le fait d’être salariées donnait aussi une marque de reconnaissance.
Nos points communs nous aidaient à servir : notre baptême, notre désir de vivre une réelle expérience d’Église, au service des personnes qui la composent.
Aujourd’hui le titre de ma mission est « prêtre accompagnateur des services diocésains de la catéchèse, et des pèlerinages », ce titre d’accompagnateur me plaît beaucoup : je ne suis pas le responsable de ces services, ce sont des laïcs, je marche avec eux, une forme de synodalité si chère au Pape François. N’est-il pas significatif dans ce sens qu’aujourd’hui on ne parle plus de « directeur de conscience », mais « d’accompagnateur spirituel ».
Si le prêtre se situe en accompagnateur à tous les niveaux de sa mission de prêtre, il évite de tomber dans le cléricalisme.
Enfin je formule un souhait : que dans l’Église à toutes les instances de réflexion et de décision, au niveau des paroisses, des mouvements et services d’Église, au niveau des diocèses, au niveau de l’Église universelle, des laïcs, hommes et femmes, soient présents non seulement comme « conseillers », mais vraiment comme « responsables », pleinement partenaires dans les décisions à prendre et donc dans le gouvernement de l’Église. Ainsi serait donné à voir un beau visage de l’Eglise, « Corps du Christ » composé de membres indispensables les uns et les autres pour que l’ensemble du Corps vive.
Je rends grâce pour toutes les femmes, religieuses et laïques, avec qui j’ai marché, ensemble nous étions « adeptes de la Voie ». Ac 9,2
Gérard Naslin, prêtre du diocèse de Nantes