Mexique : les chrétiens, rempart contre la violence
Mariette, Equipe France
Quand nous évoquons la persécution de chrétiens, ce sont plutôt des images de pays de l’Orient qui jaillissent car l’actualité médiatique nous détourne d’une réalité plus vaste. Au Mexique par exemple, en octobre 2018, 8 prêtres avaient été assassinés depuis le début de l’année. En mai 2018, le diocèse de Zacatecas a annoncé la suspension des messes du soir pour éviter que les prêtres ne soient exposés à des attaques. Une violence qui ne fait qu’augmenter depuis 15 ans. Pourquoi autant de crimes contre l’Église dans ce pays chrétien à 95 % ?
« Le monde hait les chrétiens pour la même raison qu’il a haï Jésus : parce qu’Il a porté la lumière de Dieu, répond le Pape François, et le monde préfère les ténèbres pour cacher ses œuvres mauvaises » (Angelus du 26/12/2016). Les fidèles au Mexique sont persécutés par les cartels de la drogue et les autorités locales dont ils dénoncent les exactions. « Leur présence pacifique est un rempart contre la violence quotidienne et leur attitude courageuse est une gêne », confirme Andrea Riccardi, fondateur de Sant’ Egidio.
L’Église catholique n’est pas la seule à dénoncer et à en payer le prix. Les églises chrétiennes évangéliques sont également victimes d’enlèvements et d’extorsions. Le Mexique est l’un des pays le plus dangereux pour tous ceux qui s’engagent à vivre l’Évangile et particulièrement pour les prêtres. « Pour la neuvième année consécutive, notre pays est celui où sont assassinés le plus de religieux, alors que nous ne sommes pas en guerre », affirme le Père Sergio Omar Sotelo Aguilar, prêtre et religieux.» C’est un pays rempli de contradictions, marqué à la fois par un fort catholicisme populaire, mais aussi par un anticléricalisme historiquement virulent. Le trafic de drogue y entretient un climat de terreur dans certaines régions.
Les groupes criminels cherchent à limiter les activités pastorales de l’Église au Mexique, qui agit notamment dans les zones les plus pauvres du pays, fournissant une assistance, une aide aux plus nécessiteux, et luttant en faveur des droits de l’homme pour de nombreux migrants et réfugiés.
L’Église pourtant continue à dénoncer la violence et la corruption, ce qui lui vaut d’en devenir la victime
Pour autant, « Les évêques et les prêtres n’ont pas tous une position active à ce sujet, et beaucoup sont encore silencieux » souligne Julieta Appendini, directrice du bureau de l’AED Mexique.
Qu’un regard attentif vers le Mexique nous aide à tenir dans notre intention de prière de ce mois. Que notre prière soutienne ces chrétiens qui au risque de leur confort et même de leur vie, choisissent de continuer à annoncer la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme et la femme !
Mariette, Equipe France
Pour aller plus loin et en savoir davantage sur la réalité du Mexique
selon l’Agence de la liberté religieuse

à partir du site de l’Aide à l’Eglise en Détresse
