Naïma, fleur déchiquetée
Pascale Anglès, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Naima, dans ta course folle pour la liberté,
Tous tes rêves atomisés, pulvérisés,
Constelleront le ciel de Lybie,
Pour l’éternité.
Comme toi, mon aimée,
Ils étaient des milliers à espérer,
La lumière au bout du tunnel,
Mais ils se sont brûlé les ailes,
Les milices les ont interceptés,
La loi des lybiens est une chienne,
Interdisant aux candidats à l’exil,
D’entrer et de sortir.
Pour les clouer sur la croix,
Ils entravent leurs pieds de chaînes,
Déchainent leur haine,
Dans des camps infâmes
Où ils sont maltraités,
Torturés, violés,
Toi ma colombe, ma femme, ma fleur,
Tes cris aiguisés sur la pierre de ta douleur,
Déchiquetèrent la nuit de Tripoli,
En une véritable charpie.
Battue et affamée, la peau sur les os,
Ton âme en lambeaux,
Par son indicible force survécut à ces actes atroces,
Et des années plus tard,
Une main amie a recousu tes blessures,
Essuyé tes beaux yeux,
Pour te rendre un futur lumineux,
Et recoudre l’étoffe déchirée de ta vie,
En utilisant l’art pour exorciser ton passé
La danse pour se réapproprier ton corps abîmé,
Le chant pour transformer ta peine en or,
Et nous offrir tous tes trésors.
Pascale Anglès, poète