« Nous avons le devoir d’écouter attentivement ce cri silencieux étouffé »
Claude Rochette, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
« Prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal commis par des membres de la communauté ecclésiale : afin qu’ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance. »
Lors de la rencontre sur la protection des mineurs dans l’Église le 24 février 20191, le Pape François s’est exprimé ainsi :
« Notre travail nous a amenés à reconnaître, une fois de plus, que l’ampleur du fléau des abus sexuels sur mineurs est malheureusement un phénomène historiquement répandu dans toutes les cultures et toutes les sociétés. L’inhumanité du phénomène au niveau mondial devient encore plus grave et plus scandaleuse dans l’Église, parce qu’en contradiction avec son autorité morale et sa crédibilité éthique. Humblement et courageusement, nous devons reconnaître que nous sommes devant le mystère du mal, qui s’acharne contre les plus fragiles parce qu’ils sont images de Jésus. C’est pourquoi dans l’Église s’est accrue, ces temps-ci, la prise de conscience de devoir non seulement chercher à enrayer les abus très graves par des mesures disciplinaires et des procédures civiles et canoniques, mais aussi d’affronter résolument le phénomène à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église. Elle se sent appelée à combattre ce mal qui touche le centre de sa mission : annoncer l’Évangile aux petits et les protéger des loups avides.
Je voudrais ici réaffirmer clairement : si dans l’Église on détecte même un seul cas d’abus – qui représente déjà en soi une horreur -, un tel cas sera affronté avec la plus grande gravité. Frères et sœurs, dans la colère légitime des personnes, l’Église voit un reflet de la colère de Dieu, trahi et frappé par ces consacrés malhonnêtes. L’écho du cri silencieux des petits, qui au lieu de trouver en eux une paternité et des guides spirituels ont trouvé des bourreaux, fera trembler les cœurs anesthésiés par l’hypocrisie et le pouvoir. Nous avons le devoir d’écouter attentivement ce cri silencieux étouffé. »
Dans ce même discours, le pape François reprend les bonnes pratiques formulées par dix agences internationales sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé, pour mettre fin à la violence contre les enfants. Il appelle à se concentrer sur les dimensions suivantes :
La protection des enfants : […] « l’objectif premier de toute mesure est celui de protéger les petits et d’empêcher qu’ils soient victimes de tout abus psychologique et physique. »
Un sérieux irréprochable : […] « je voudrais redire ici que l’Église ne se ménagera pas pour faire tout ce qui est nécessaire afin de livrer à la justice quiconque aura commis de tels délits. L’Église ne cherchera jamais à étouffer ou à sous-estimer aucun cas. »
Une véritable purification : […] « apprendre à s’accuser soi-même, comme personne, comme institution, comme société. En réalité, nous ne devons pas tomber dans le piège d’accuser les autres, ce qui est un pas vers le prétexte qui nous sépare de la réalité. »
La formation : […] « les exigences de la sélection et de la formation des candidats au sacerdoce avec des critères non seulement négatifs, visant principalement à exclure les personnalités problématiques, mais aussi positifs en offrant un chemin de formation équilibré pour les candidats idoines, tendu vers la sainteté y compris la vertu de chasteté. »
L’accompagnement des victimes d’abus : […] « L’écoute guérit le blessé et nous guérit aussi nous-mêmes de l’égoïsme, de la distance. »
Ou encore le monde digital et le tourisme sexuel.
« L’objectif de l’Église sera donc celui d’écouter, de défendre, de protéger et de soigner les mineurs abusés, exploités et oubliés, où qu’ils se trouvent. »
Claude Rochette, et le Réseau Mondial de Prière du Pape