Prier sur l’océan
Équipe FranceEn ce mois de septembre où les plages se vident des estivants, le Pape nous appelle à prier pour la protection des océans
« Pour que les politiques, scientifiques et économistes travaillent ensemble pour la protection des mers et des océans ».
Cet itinéraire spirituel nous donne 3 pas pour ajuster foi et agir.
Pas 1 – Le lieu de la surabondance

« Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l’a fait ;
la terre s’emplit de tes biens.
Voici l’immensité de la mer, son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
ses bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu’il serve à tes jeux. » Ps 104[103] 23-26
Je prends le temps d’une simple contemplation, en laissant remonter les images familières que suscite ce texte : l’océan tel qu’il se présente dans la création de Dieu ; toutes les espèces, depuis les plus petites jusqu’aux grands monstres marins.
Et je peux laisser vibrer cette image de Dieu jouant avec eux, trouvant sa joie dans cette création qui est la sienne.
Pas 2 – Le lieu du rejet

« Jonas s’est embarqué sur un bateau pour fuir l’ordre du Seigneur. La mer est démontée et les matelots désemparés. Jonas leur répondit : ‟ Prenez-moi, jetez-moi à la mer, pour que la mer se calme autour de vous. Car, je le reconnais, c’est à cause de moi que cette grande tempête vous assaille. ”
Les matelots ramèrent pour regagner la terre, mais sans y parvenir, car la mer était de plus en plus furieuse autour d’eux. Ils invoquèrent alors le Seigneur : ” Ah ! Seigneur, ne nous fais pas mourir à cause de cet homme, et ne nous rends pas responsables de la mort d’un innocent, car toi, tu es le Seigneur : ce que tu as voulu, tu l’as fait. ”
Puis ils prirent Jonas et le jetèrent à la mer. Alors la fureur de la mer tomba. » Livre de Jonas 1.12-15
Comportement naturel : rejeter loin de nous ce qui nous gêne, ou celui qui nous gêne. Dans leur immensité, les océans sont un lieu commode pour cela.
Jonas qui par sa désobéissance attire la tempête… tous les déchets que nous produisons et qui nous encombrent … tout cela, à la mer.
Mais le réel nous rattrape : l’océan n’est pas infini, et aujourd’hui il déborde de ce que nous y avons rejeté, il meurt de ce que nous y avons capturé…
Jeter au loin les déchets ne suffit plus : c’est à une conversion que nous sommes appelés.
Pas 3 – Le lieu de la mort et de la résurrection

« Le Seigneur donna l’ordre à un grand poisson d’engloutir Jonas. Jonas demeura dans les entrailles du poisson trois jours et trois nuits.
Depuis les entrailles du poisson, il pria le Seigneur son Dieu.
Il disait :
‟Dans ma détresse, je crie vers le Seigneur, et lui me répond ;
du ventre des enfers j’appelle : tu écoutes ma voix. […]
Quand mon âme en moi défaillait, je me souvins du Seigneur ; et ma prière parvint jusqu’à toi dans ton temple saint.
Les servants de vaines idoles perdront leur faveur.
Mais moi, au son de l’action de grâce, je t’offrirai des sacrifices ;
j’accomplirai les vœux que j’ai faits :
au Seigneur appartient le salut”.
Alors le Seigneur parla au poisson, et celui-ci rejeta Jonas sur la terre ferme. » Livre de Jonas chapitre 2
Pour les Hébreux, peuple avant tout terrien, la mer est un lieu de mort. Le poisson qui a avalé Jonas est un lieu paradoxal : Jonas y est enfermé, mais sans lui, il se serait noyé. Le signe de Jonas, c’est cette résurrection intérieure qui se produit dans les entrailles du monstre, trois jours et trois nuits durant.
L’état de l’océan, l’état de toute la Création, peut nous effrayer. Contemplons Jonas au cœur du poisson, écoutons les mots de sa prière, et faisons les nôtres :
Crier vers le Seigneur dans la détresse qui nous menace ;
Repérer et rejeter nos vaines idoles ;
Entrer dans l’action de grâce… pour retrouver une terre ferme.
P. Dominique Degoul sj