Protéger les océans, un défi pour tous !
Équipe FranceEn dehors des eaux territoriales qui représentent environ 35 % des mers, les océans sont le bien commun de l’humanité. Les pays y ont libre accès selon leurs possibilités géographiques, leurs capacités économiques et les traités internationaux qui donnent quelques règles, pourvu qu’ils soient ratifiés. La convoitise et le profit immédiats excitent l’appétit. Les conséquences néfastes sont sous nos yeux : pollution des eaux, surexploitation des richesses halieutiques (ndlr : pour la pêche) et sous-marines. Elles mettent en péril dans un avenir proche cette richesse essentielle à la vie de l’humanité. Les candidats à réparer les dégâts et à réfréner les appétits ne se bousculent pas car ces attitudes ne peuvent être fondées que sur le respect du renouvellement de ce que la mer peut donner et le désir d’un partage équitable des biens entre tous. Si l’entente n’est pas concertée entre les pays, c’est la loi de la jungle qui s’impose comme on le voit aujourd’hui. Nul ne peut prendre le risque de choisir seul une attitude modérée car il se verrait rapidement privé de sa part légitime. Mais aujourd’hui, il est clair que défendre les intérêts propres de son pays, en demandant aux autres de commencer à faire des efforts est une attitude mortelle pour tous. L’humanité est au pied du mur. Selon ce que nous arriverons ou n’arriverons pas à faire ensemble, nous choisirons la vie ou la mort.
Choisir la vie, c’est fondamentalement accepter de la donner. Accepter de ne pas mettre la main dessus. Les parents le savent et cette vérité est inscrite au profond de chaque être en ce monde. Nous avons tous reçu la vie et nous savons dans nos gènes qu’elle vient d’un don. Il nous faut croire que cette force l’emporte sur la convoitise et la mort, malgré sa puissance redoutable.
Les événements contemporains nous font toucher du doigt que ce qui est vrai pour chacun est vrai pour tous. Ne pas mettre la main sur les richesses des océans, mais accueillir ce qu’ils nous donnent, c’est protéger la vie. Elle est fragile, extraordinairement fragile. Pourtant, c’est en elle que nous puisons la joie, le respect, la confiance, la force de surmonter la peur. La peur ne vient pas de la vie mais des idées qui montent en nous lorsque que nous nous méfions d’elle.
Nous sommes devant un défi que l’humanité n’a jamais eu à relever. Et c’est une chance redoutable qui est lui donnée de surmonter la peur et l’égoïsme et de croire que la création que Dieu a faite est belle et bonne à habiter. Dans ce défi, il n’en va pas seulement de l’eau des mers, mais de la vie du monde. L’urgence nous presse amicalement, comme pour un accouchement. Les politiques, scientifiques et économistes, représentent les forces vives d’une nation mais chacun de nous a aussi sa part à prendre. Ne manquons pas ce rendez-vous de la prière et de l’engagement personnel !
P. Daniel Régent sj, directeur national