Quand les religieuses contemplatives disent une parole à nos sociétés contemporaines
Sœur Mireille, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Sœur Mireille, bénédictine de l’abbaye de Dourgne (Tarn), nous fait sentir à quel point les religieuses contemplatives répondent à de nombreux défis pour nos sociétés actuelles.
Dans notre monde, un monastère comme le nôtre voudrait être avant tout un lieu de fraternité chrétienne, où tous apprennent à se reconnaître frères, sœurs, à se respecter dans leurs différences et à grandir dans la communion.
Dans un monde où le petit, le faible, sont souvent laissés sur le bord du chemin, nous voulons être attentifs à donner à chacun sa place et à avancer ensemble, nous soutenant les uns les autres.
Dans un monde de compétitivité et d’excellence, nous voulons cultiver l’attention mutuelle, le sens du service dans le don de soi.
Dans notre société de consommation, nous voulons veiller à mener une vie sobre et simple en nous contentant de ce qui suffit et en prenant soin de tout ce qui est à notre disposition.
Dans un monde qui court de plus en plus vite, où nos contemporains bougent beaucoup, nous faisons le choix de la stabilité dans la communauté, dans la fidélité, jour après jour, et la persévérance.
Dans un monde où l’on n’a plus le temps, nous voulons préserver des temps de prière gratuits pour nous tourner vers le Seigneur, goûter sa présence et veiller dans la louange et l’intercession.
Dans un monde bruyant, nous vivons dans le silence pour apprendre à écouter Dieu et sa Parole, l’autre, la terre, le monde.
Dans un monde connecté, nous cherchons à vivre en prise avec la réalité, gagnant notre vie du travail de nos mains.
Dans un monde qui exploite la terre et épuise ses ressources, nous cherchons à prendre soin de notre environnement et de notre maison commune pour rendre gloire à notre Créateur et pour les transmettre à ceux qui viendront après nous.
Dans une Europe qui a peur de l’étranger, nos hôtelleries veulent pratiquer un accueil ouvert à tous au nom du Christ, où chacun soit respecté et honoré.
Dans un monde violent, nous voulons être des artisans de paix et de dialogue.
Cet “idéal monastique”, tel que saint Benoît nous l’enseigne, nous cherchons à l’incarner dans le quotidien de notre vie communautaire. C’est, pour nous d’abord, un défi à relever chaque matin, en comptant sur le Seigneur et sur sa grâce. Il demande de notre part, personnellement et communautairement, de rester vigilantes pour ne pas nous écarter du chemin de l’Évangile, et lui rendre témoignage dans notre monde.
Sœur Mireille, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France