Reconnaître en l’autre un enfant de Dieu
Michel Jacolin, pour l'équipe France
Invité par le Secours Catholique à monter une équipe dans un quartier de Toulouse, Michel est entré en relation avec une population d’origine maghrébine avec laquelle il a noué une belle relation jusqu’à rejoindre le GAIC, Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne. Il témoigne de son parcours de vie.
Il m’a été donné de rencontrer des musulmans en répondant « oui » au Secours Catholique. Ce « oui » m’a ouvert une porte qui a fait souffler un air frais dans ma vie au début de ma retraite et entrer en relation avec une population d’origine maghrébine, à laquelle j’étais étranger.
J’ai découvert des personnes modestes mais riches d’une autre culture et d’une autre foi ; mon regard a changé en les écoutant et parlant en confiance avec eux. Je les ai souvent visités, et j’ai été touché par leur hospitalité : ils me parlaient de leurs joies lors de la naissance d’un enfant ou à l’occasion de la fête de l’Aïd, de leur peine lors du décès d’un parent, de leur travail, des difficultés de l’éducation de leurs enfants, de leur fils en prison, du Ramadan,… de tout ce qui faisait leur vie. Ils étaient étrangers pour moi et moi pour eux. Et pourtant, en entrant en relation, nous devenions amis et nous n’étions plus indifférents les uns aux autres, malgré nos différences de religion et de culture.
Un père jésuite m’a alors proposé de rejoindre un groupe où chrétiens et musulmans se rencontraient pour mieux se connaître ; on sentait le besoin de jeter des ponts entre des mondes qui s’ignoraient et souvent avaient des idées préconçues. Avec ce nouveau « oui » je découvrais le GAIC (Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne), créé en 1993 dans le sillage de « Nostra Aetate » du Concile Vatican II.
A Toulouse, le GAIC réunit une quinzaine de personnes 7 ou 8 fois par an : nos réunions se déroulent dans la confiance et l’écoute en commençant par une prière commune, puis nous abordons des sujets variés en fonction de l’actualité ou de questions de participants. Des liens d’amitié se sont noués entre nous et, depuis quelques années, j’en suis devenu l’animateur.
Le temps fort du GAIC est la SERIC – Semaine de Rencontre Islamo Chrétienne – qui se déroule chaque année au mois de novembre dans plus de 40 villes en France. A cette occasion, le GAIC de Toulouse organise une journée à laquelle participent plus de cent personnes en présence de l’Evêque. Après un repas partagé où nous faisons connaissance et mettons en commun des plats apportés par chacun, nous échangeons en carrefours sur un thème défini à l’avance comme la prière, le pardon, la solidarité, Marie, la famille… des thèmes qui nous rassemblent. Nous recevons également un témoin de chaque religion : c’est une véritable fraternité qui se vit en confiance, et le dialogue devient prière.
Faire partie du GAIC, c’est pour ma part faire le choix de l’amour. C’est un appel à approfondir ma relation au Seigneur en étant conscient que ma foi m’amène à voir dans toute personne, chrétien ou musulman, un frère à aimer comme le Christ, en reconnaissant en l’autre un Enfant de Dieu.
Michel Jacolin, pour l’équipe France
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