Reconnaître l’inaliénable dignité de toute personne humaine
Guy Aurenche, et le Réseau Mondial de Prière du Pape
Choisir et défendre l’abolition de la peine de mort est un chemin de conversion permanente. Et ce, au-delà des polémiques entre « pour et contre ». Ce chemin invite à la reconnaissance de l’inaliénable dignité de toute personne humaine.
Il reste beaucoup à faire aujourd’hui dans près de 80 pays qui maintiennent ce châtiment. Conversion à faire aussi dans notre intime conviction pour consolider notre choix de l’abolition et le manifester à travers notre responsabilité de citoyens, de croyants en Dieu, de bâtisseurs d’un monde qui refuse la mise à mort.
La peine de mort dans l’histoire de l’Église
Chemin de conversion pour l’Église catholique, elle aussi. Des premiers chrétiens refusaient de « faire couler le sang », mais peu à peu les autorités de l’Église autorisèrent et justifièrent la peine de mort. Au nom de la légitime défense, de la protection de la société et de l’exercice de l’autorité, « le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen accepté, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun ».
Le catéchisme universel de l’Église évolua d’une acceptation, à regret, du châtiment suprême, vers son interdiction sauf exceptions, qui furent elles-mêmes peu à peu considérées comme rarissimes, voire inexistantes.
Dans l’encyclique Tous Frères, le pape François rappelle que « la peine de mort est inadmissible et l’Église s’engage résolument à proposer qu’elle soit abolie dans le monde entier » (§263).
Il le fait au nom de la dignité d’enfant de Dieu qui habite chaque personne aussi coupable fut-elle ; de la fragilité de tout jugement humain ; de l’espérance à manifester à tous dans un monde si peu respectueux de la vie ; et surtout à partir des paroles et des gestes de Jésus refusant la tentation de la violence meurtrière. « Cette réaction de Jésus jaillissant de son cœur, traverse les siècles et parvient jusqu’au temps actuel comme un avertissement permanent » (§270).
Le pape François nous invite à aller plus loin, « à lutter non seulement pour l’abolition de la peine de mort légale ou illégale et sous toutes ses formes, mais aussi afin d’améliorer les conditions carcérales dans le respect de la dignité humaine des personnes privées de liberté » (§268), invitation lancée à chaque personne et à toute société de réfléchir au sens et à la finalité de toute peine.
Plus que jamais unissons-nous dans la prière confiante et agissante, et poursuivons le chemin de conversion qui nous est demandé pour que la peine de mort soit effectivement abolie par toute la terre.
Guy Aurenche, ancien président de l’ACAT1 et du CCFD2-Terre Solidaire,
et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
(1) ACAT: Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture. Dossier sur la peine de mort.
(2) CCFD-Terre Solidaire : Comité catholique contre la Faim et pour le Développement.
Bonjour à toutes et à tous.
Les membres de l’ACAT militent pour l’abolition de la peine de mort dans le monde. Ils sont en communion avec l’appel du pape pour le respect de la dignité inaltérable de l’être humain jusqu’au refus total de la peine capitale.
Faites leur bon accueil quand ils présentent les appels du mois à la sortie des églises. L’envoie de ces appels est important car efficace: ils font progresser les droits de l’homme dans le monde.
Jean, ACAT La Rochelle