Regard d’un jésuite sur l’Église en Chine
Antoine Ren sj
Un jeune jésuite, Antoine Ren, étudiant en thèse dans une Université européenne nous livre sa manière de réagir à l’intention de ce mois afin que nous saisissions mieux pourquoi notre prière est essentielle
« pour que l’Église en Chine persévère dans la fidélité à l’Évangile et grandisse dans l’unité ».
« Il y a un grand domaine pour lequel il faudra manifester et programmer un engagement résolu, au niveau de l’Église universelle et des Églises particulières : celui de la communion (koinonía), qui incarne et manifeste l’essence même du mystère de l’Église. La communion est le fruit et la manifestation de l’amour qui, jaillissant du cœur du Père éternel, se déverse en nous par l’Esprit que Jésus nous donne (cf. Rm 5, 5), pour faire de nous tous ‟un seul cœur et une seule âme” (Ac 4, 32). C’est en réalisant cette communion d’amour que l’Église se manifeste comme ‟sacrement”, c’est-à-dire comme « le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ». »
En citant ce passage de son prédécesseur (Novo millennio ineunte, 42), dans sa lettre à l’Église en Chine en 2007, le Pape Benoît XVI dit que « ces indications ont une signification particulière pour l’Église en Chine ». C’est pourquoi le Pape Benoît XVI a institué une journée mondiale de prière pour l’Église en Chine (le 24 Mai). Celle-ci a un problème de division entre ceux qui portent un regard différent sur la façon d’être dans la société chinoise, sur la politique du Pape François à l’égard de la Chine, sur le mouvement charismatique et sur bien d’autres choses.
Le Pape François continue à appeler à la prière pour cette Église. Il nous demande de prier d’abord pour qu’elle « persévère dans la fidélité à l’Évangile », car cette fidélité est le fondement de l’unité. Être fidèle à l’Évangile, c’est être en union avec Dieu ; ce n’est qu’en nous unissant à Dieu qui est l’Amour et l’Unité que nous pouvons être en communion avec les autres. Si nous nous sommes unis à Dieu, nous connaîtrons sa volonté et son attitude envers ceux que nous soupçonnons, détestons et écartons, alors que sa volonté ne peut pas être autre chose que la miséricorde, le pardon et la réconciliation. C’est pourquoi le Pape Jean Paul II dit que la communion est le fruit et la manifestation de l’amour jaillissant de Dieu.
Le problème le plus profond de l’Église en Chine, ne vient pas d’abord de l’extérieur, d’un gouvernement anti-religieux, mais précisément du manque de fidélité à l’Évangile. En effet, lorsqu’on n’est plus fidèle à l’Évangile, on ne se tient plus dans la vérité de la foi et on transige avec les principes non catholiques ; c’est aussi parce qu’on ne s’est plus uni à Dieu, donc à l’Amour, qu’on n’arrive pas à pardonner et à accepter les autres.
Le Pape François demande aux chrétiens chinois de grandir dans l’unité. Par le mot « grandir », il leur tend les bras de l’Église miséricordieuse en leur laissant le temps et l’espace de marcher vers l’unité. Prions donc pour que les chrétiens chinois puissent être fidèles à l’Évangile, et par là, traiter les uns les autres avec la même manière miséricordieuse dont l’Église mère les traite.
Antoine Ren sj