Regards croisés sur la sobriété
Marianne Cébron, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Ils sont étudiants ou jeunes professionnels… et en chemin pour un mode de vie plus sobre et plus durable. Tout à leur enthousiasme, ils ont voulu aller vite et entrainer leurs parents. Mais il n’est pas facile de trouver immédiatement le ton juste pour faire passer un message. Il en reste le souvenir de situations parfois cocasses…
« Pour son repas de fiançailles notre fils a refusé ma proposition de verrines jugées trop individualistes !…» « Au début du tri, notre fils vérifiait toutes nos poubelles. Lors de fêtes familiales chez nous, j’avais pris le parti de les refiler à ma sœur pour éviter toute remontrance. »
Des situations cocasses… ou pas forcément. Pas toujours facile de dialoguer entre générations. Mais ce qui prédomine aujourd’hui, c’est la manière dont ces discussions ont fait bouger les uns et les autres dans les familles.
Du côté des parents, le possible agacement du début devant une remise en cause de leurs habitudes a laissé place à l’admiration devant des choix qu’ils estiment courageux.
« Il leur faut de la volonté quand tout concourt à nous faire consommer davantage. C’est tout un changement de monde, de paradigme. Pour moi, mes filles sont une sorte d’aiguillon, de conscience, et elles me poussent à faire des efforts. »
« Je sais que mon fils a raison. Je suis fière de voir qu’il assume tout, y compris un travail moins rémunéré dans une entreprise d’insertion, travail qui est en cohérence avec ses valeurs. Nos enfants nous invitent à réfléchir différemment et ils ouvrent un chemin. Sans eux, j’aurais fait le minimum comme le tri, mais avec eux je suis entrainée plus loin. »
Nos enfants nous invitent à réfléchir différemment et ils ouvrent un chemin.
Du côté des jeunes, les ‘militants’ ont mis aussi de l’eau dans leur vin.
« C’est contreproductif d’être extrémiste, et puis on a tous un plus radical que soi. Il vaut mieux accepter les personnes comme elles sont. Maintenant je parle de mes engagements comme de ma foi en me demandant qu’est-ce qui peut toucher mes interlocuteurs. »
« A force de réfléchir avant chaque achat, d’interroger mon désir, je me mets une charge mentale pas possible. Pour avancer, il faut mieux être indulgent avec les autres, à commencer par soi-même. »
« C’est sûr que déposer le livre ‘zéro déchet’ sur la table du salon des parents juste avant Noël n’était pas très malin ! Nous avons compris qu’il y a parfois une charge émotionnelle à la consommation. Le cadeau est un langage de l’amour. Nous en tenons compte. »
Alors oui, il y a lieu de se réjouir pour tous ces jeunes qui s’engagent pour plus de sobriété. En consommant autrement, ils veulent redonner de la valeur aux objets, au travail et aux personnes. Par leurs choix quotidiens, ils nous obligent à réinterroger nos priorités, nos valeurs. Certains gestes peuvent paraitre dérisoires au regard des enjeux planétaires mais « ce qui est courageux c’est de continuer à agir même si ça ne sert peut être à rien. Tu ne sauves pas le monde mais tu sauves ta conscience ! »
Par leurs choix quotidiens, ils nous obligent à réinterroger nos priorités, nos valeurs.
Marianne Cébron, et le Réseau Mondial de Prière du Pape en France
Merci à Anaïs, Arnaud, Constance, Joëlle et Jacqueline.