Replacer la dignité humaine au centre
Claire Ranquet, Réseau Mondial de Prière du Pape, France
En ce mois de mai, le pape nous appelle à prier « pour que les responsables financiers travaillent avec les gouvernements pour réguler les marchés financiers et protéger les citoyens contre leurs dangers. »
« Les finances étouffent l’économie réelle. Les leçons de la crise financière mondiale n’ont pas été retenues, et on prend en compte les leçons de la détérioration de l’environnement avec beaucoup de lenteur » dénonçait déjà le pape François dans l’encyclique Laudato si. Dans son encyclique Fratelli tutti sur la fraternité et l’amitié sociale, François poursuit son propos sur la marche du monde ; le milieu de la finance n’est pas épargné et le constat sévère !
Extraits
« Le marché à lui seul ne résout pas tout, même si, une fois encore, l’on veut nous faire croire à ce dogme de foi néolibéral. Il s’agit là d’une pensée pauvre, répétitive, qui propose toujours les mêmes recettes face à tous les défis qui se présentent. Le néolibéralisme ne fait que se reproduire lui-même, en recourant aux notions magiques de ‘ruissellement’ ou de ‘retombées’ – sans les nommer – comme les seuls moyens de résoudre les problèmes sociaux. Il ne se rend pas compte que le prétendu ruissellement ne résorbe pas l’inégalité, qu’il est la source de nouvelles formes de violence qui menacent le tissu social.
D’une part, une politique économique active visant à ‘promouvoir une économie qui favorise la diversité productive et la créativité entrepreneuriale’ s’impose, pour qu’il soit possible d’augmenter les emplois au lieu de les réduire. La spéculation financière, qui poursuit comme objectif principal le gain facile, continue de faire des ravages. D’autre part, ‘sans formes internes de solidarité et de confiance réciproque, le marché ne peut pleinement remplir sa fonction économique. Aujourd’hui, c’est cette confiance qui fait défaut’. Le résultat final n’a pas correspondu aux prévisions et les recettes dogmatiques de la théorie économique dominante ont montré qu’elles n’étaient pas infaillibles.
La fragilité des systèmes mondiaux face aux pandémies a mis en évidence que tout ne se résout pas avec la liberté de marché et que, outre la réhabilitation d’une politique saine qui ne soit pas soumise au diktat des finances, il faut ‘replacer au centre la dignité humaine et, sur ce pilier, doivent être construites les structures sociales alternatives dont nous avons besoin.’ » Fratelli tutti – 168
Claire Ranquet, Réseau Mondial de Prière du Pape, France
Pour lire le texte intégral de Fratelli tutti.